Monologue dramatique d'après l'oeuvre éponyme de Guy de Maupassant interprété par Florent Aumaître dans une mise en scène de Slimane Kacioui.
"Le Horla", nouvelle de Guy de Maupassant sous forme de journal dans lequel le narrateur, "halluciné raisonnant" selon les propres termes de l'auteur, consigne l'apparition de sa démence et sa progression mortifère, contient une riche matière dramatique pour un monologue théâtral.
En effet, sur fond naturaliste, elle imbrique subtilement, et avec une savante progression narrative, les thèmes littéraires du double et de la folie au surnaturel et au désespoir philosophique.
Cela étant, l'exercice est loin d'être aisé compte tenu de sa contextualisation et de la difficulté à trouver un juste milieu entre l'épure ténébreuse et l'illustration mélodramatique.
Sous la direction de Slimane Kacioui et sur un plateau nu, Florent Aumaître dispose, en termes de respiration et de diction, du métier nécessaire pour interpréter ce texte dans le registre de l'incarnation sans verser dans le sur-jeu démonstratif.
Il restitue donc la progression insidieuse du délire, qui commence par l'influence fiévreuse ressentie dans certains lieux révélant aux hypersensibles l'existence d'un monde invisible et la crainte du sommeil, royaume des cauchemars et d'un être immatériel, parasite dominateur et animé d'une intention meurtrière, aux hallucinations, d'une manière réaliste et cohérente avec le naturalisme dont il est empreint. |