Textes de Henri Michaux dits par Alain Macé accompagné par le musicien Dayan Korolic dans une mise en scène de Sylvain Maurice.
Avec le succès de ses monologues dramatiques "L'apprentissage" et de "Premier amour", et après Lagarce et Beckett, Alain Macé revient au Théâtre Les Déchargeurs avec des textes de l'écrivain, peintre et poète belge adepte des paradis artificiels Henri Michaux.
Il y reprend son spectacle "Plume" dans lequel il retrouve ses mêmes partenaires, à savoir, Sylvain Maurice pour la mise en scène et Dayan Korolic à l'accompagnement musical. Plume est le patronyme d'un personnage (factotum?), grotesque, bien nommé, comme la plume au vent, qui est le sujet, le jouet, à son corps peu défendant, d'événements loufoques et/ou de congénères aussi médiocres et miteux que lui, ce qui ne milite pas en faveur de compassion à son égard.
En 1930, Henri Michaux a consigné ses mésaventures, aussi invraisemblables et loufoques que pathétiques et drôles - en un mot surréalistes - sous forme d'historiettes proches du petit conte cruel au style concis et presque haletant dans un registre qui passe l'humanité au travers du tamis de l'absurde, de l'humour noir et de la pataphysique sur fond d'angoisse existentielle.
La partition n'a plus de secret pour Alain Macé, qui, lui, n'est pas né de la dernière pluie théâtrale. Il joue et déjoue la prose de Michaux avec une délectation patente en incarnant un Plume à la fois agité et lunaire qui fait trois petits tours et puis s'en va sur quelques notes égrenées à la manière d'un gimmick.
Et c'est dans un cercle magique tracé au sol par une guirlande lumineuse et en présence de la servante, la sentinelle qui veille sur le théâtre désert, que Plume sort de l'ombre.... ou du néant. |