Monologue dramatique d'après l'oeuvre éponyme de Albert Camus, mis en en scène et interprété par Francis Huster. Au Théâtre des Mathurins, Francis Huster reprend "La peste", un de ses grands succès, monté pour la première fois en 1989 au Théâtre de la Porte Saint Martin et joué plus de 700 fois depuis à travers le monde entier.
Cette adaptation du roman d'Albert Camus, qui traite de la lutte contre le mal symbolisé ici par la peste, se veut sobre : un seul comédien pour interpréter prêt d'une trentaine de personnages, un décor limité à un simple rideau de fer peint, une scène réduite au minimum, laissant très peu d'espace de jeu.
A croire qu'on n'a pas besoin au théâtre d'une débauche de moyens pour faire un bon spectacle. Il suffit en effet de très peu : un bon texte, mis en valeur par une bonne adaptation et servit par un bon comédien.
Francis Huster est sans aucun doute brillant. Il réussit en peu de mots, avec quelques mimiques et intonations, à faire vivre une multitude de personnages, et à recréer entre eux les relations humaines si particulières liées à l'état de peste de la ville d'Oran et surtout à rendre la montée dramatique du roman.
Et même si, parfois, on se perd un peu entre les différents protagonistes et les liens qui existent entre eux, la concision voulue par Francis Huster (qui signe lui-même l'adaptation et la mise en scène) sert incontestablement le propos. Pour ce qui est du texte lui même, l'adaptation de l'œuvre littéraire au format théâtral n'a pas pu se faire sans quelques coupures qui ôtent évidemment de petites subtilités.
On salue donc l'exploit d'adaptation et d'interprétation qui permet à la pièce de coller autant que possible au roman et donne furieusement envie de se plonger ou replonger dans l'œuvre d'Albert Camus. |