Comédie de Félicien Marceau, mise en scène de Simon Hardouin, avec Jules Roukoz, Jérémy Lornac, Caroline Stefanucci, Lola Bret, Annah Schaeffer, Coralie Paquelier, Emma Flornoy, Yvan Naubron, Nathan Dunglas, Constantin Djirdjirian, Jean-Daniel Bankole, Hélène Foin-Coffe et Simon Hardouin.
Magis est un pur. C'est un jeune homme qui, dans ses plus jeunes années, ne rêve que de bonheur familial et d'un peu de reconnaissance sociale.
Mais tout n'est pas si simple lorsqu'on se rend compte que la vie en société est avant tout l'acceptation de conventions, de petites impostures, d'arrangements et de mensonges, que pour être reconnu il faut rentrer dans les codes sociaux, se plier aux idées toutes faites de ce que doit être la réussite ou le bonheur.
Pour le jeune Émile Magis, ceci est un jeu de dupes tant qu'il n'en a pas compris les règles. Il voit la société comme un système fermé qui l'exclut, un oeuf dans lequel il n'arrive pas à rentrer. C'est donc avec la plus grande hypocrisie qu'il va détourner ce système à son avantage.
La pièce "L'oeuf" de Félicien Marceau, créé en 1956, est un classique moderne. Il théorise la vie de la bourgeoisie d'avant 68 tout en jouant avec les thèmes des romans noirs américains des années 50 qui commencent à trouver leur public en France à cette époque.
La mise en scène de Simon Hardouin est conventionnelle mais cependant rythmée et s'adapte à l’exiguïté du plateau.
Outre le texte de Félicien Marceau, ses atmosphères et son intrigue qui rappellent les romans de Georges Simenon ou les films de Claude Chabrol, ce sont surtout les comédiens dont on se souviendra en quittant le théâtre.
La troupe est importante puisqu'il n'y a pas moins de douze comédiens sur scène, mais on remarque avec plaisir une vraie unité dans le jeu. En effet, celui-ci est posé, sobre et leurs voix portent clairement, soulignant subtilement les ironies du texte. On note, en particulier, les performances d'Annah Schaeffer et de Simon Hardouin.
Si les choix de scénographie et des costumes ont l'avantage de replacer cette pièce dans un univers des années 50/60, on regrette que l'actualité de ce texte et des thèmes qui y sont abordés, ce paraître toujours plus présent dans nos rapports sociaux, s'en trouvent quelque peu amoindris.
La reprise de cette pièce à l'Aktéon est donc une bonne surprise qu'on ne peut que conseiller.
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