Comédie romantique de Neil Simon, mise en scène de Yann Coeslier, avec Carole Nourry, Raphaël Mondon, Marie-Laure Aubril (Florence Cabes en alternance), Philippe Pasquini et Gaspard Legendre.

Dans les années 60 à New-York, un jeune couple fraîchement marié, après une lune de miel passée dans un palace, emménage dans Greenwich village et se trouve confronté aux joies d’un 9ème étage sans ascenseur, exigu et frigorifique.

Après une courte période d’adaptation due au rythme volontairement échevelé, on se laisse vite emporter par ce tourbillon de fantaisie qui revisite de la plus belle façon qui soit la comédie américaine de Neil Simon (immortalisée au cinéma par Jane Fonda et Robert Redford). Le texte enlevé, aux répliques percutantes, est redoutable d’efficacité.

Carole Nourry interprète le rôle de Corie et elle s’en sort magnifiquement bien, donnant avec une belle finesse de jeu, toute une palette d’émotions à son personnage sans jamais perdre de sa formidable énergie. A ses côtés, Raphaël Mondon campe également avec réussite Paul, son mari, amenant toute sa singularité à ce personnage de jeune avocat besogneux et ronchon, il est absolument sensationnel. Les deux forment un vrai beau couple de comédie et leur face à face est un régal pour les spectateurs.

Quant à Philippe Pasquini, dans le personnage de Victor Velasco (qui a vraisemblablement inspiré celui de Preskovic dans "Le Père Noël est une ordure"), son côté décalé met dans le mille et chaque apparition de son personnage, fantasque et volcanique à souhait, fait souffler un vent de folie dans cette comédie menée à cent à l’heure. Il est exceptionnel.

Si on y ajoute un réparateur de téléphone adepte de "Musical" et danseur de claquette (Gaspard Legendre, étonnant) et une belle-mère coincée et hilarante (Marie-Laure Aubril aux mimiques savoureuses), on obtient une équipe de choc.

Tous ces comédiens sont dirigés avec talent et une précision qui fait plaisir à voir par Yann Coeslier, se donnant sans compter. Résister à cette avalanche d’énergie et d’allégresse est humainement impossible et l’on ne s’ennuie pas une seconde dans cette comédie rock’n roll porté par le légendaire "Born to be wild" des Steppenwolf.

"Pieds nus dans le parc" a donc tous les atouts pour être un des cartons de cette rentrée. Cela serait amplement mérité.