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Michel Lepage  (Editions Grasset)  mai 2011

La mode est aux histoires vraies, aux retracés de vies de méchants, qu’ils soient trafiquants, tueurs, braqueurs, preneurs d’otages ou bandits de grand chemin…J’ai nommé Carlos, Capone, Mesrine, et tous les ennemis publics célèbres. Le cinéma et les librairies ont un rayon consacré aux cauchemars des messieurs en képi et de leurs cousins en costard noir-cravate : les méchants, les vilains, les malhonnêtes, encore plus menteurs et voleurs que le Gouvernement et le Centre National des Impôts réunis.

Et c’est là que les méchants deviennent légitimes, que nous finissons par les trouver attachants, ces espèces de Robins des Bois cagoulés du millénaire de l’égoïsme (le nôtre !). Ils nous fascinent parce qu’ils font ce que nous rêvons occasionnellement de faire : (mis à part tuer son patron d’une balle entre les deux yeux) faire sauter la banque ! Avoir des sous rien que pour soi, exempts de toute taxe, exonérés de charges, sans virgule ni centime impossible à découper. Ils sont peu à avoir sauté le pas, Michel Lepage en est.

Banlieue Sud (écrit en prison) retrace sa vie de gangster de son premier vol d’écolier, à sa vie faite de fuites et de cachettes, de ses séjours au mitard, de ses potes de galère, de sa femme, de ses enfants, de sa fin, de ce livre. Il ne se définit pas plus comme un repenti ni comme un hors-la-loi (il a payé sa dette au cachot). Mais alors, pourquoi ce livre ? Non, mauvaise question : pourquoi prendre les gens pour des bécassous ? (moi ? recherché ? non ?) ?

Je m’explique, Michel Lepage dit "le Gros" avoue être un insatiable voleur (et oui, parce que les petites coupures ne font pas des bébés, il faut régulièrement ravitailler depuis la source), il décrit donc quelques braquages, crache sur ses anciens potes-Judas (des voleurs de voleurs au fond), dédicaces de belles pensées à ses meilleurs amis (moi aussi tiens, j’en profite, là, en plein milieu : bisous à mes z’amis), répète à sa femme qu’il l’aime, exprime la fierté d’être père.

Jusque là, un livre sur un homme qui raconte sa vie, ce n’est pas le premier… Mais comme de par hasard, cet homme là dont on parle ne sait pas du tout qu’il est recherché par la police. Ces derniers l’ont titré "chef de gang de la Banlieue sud", et Lepage ne comprend pas pourquoi. Je comprends bien que c’est un homme qui vit sans se retourner (mais en regardant toujours dans son rétro un éventuel gyrophare bleu-poulet), mais quand on prend l’initiative de braquer une réserve de monnaie, qu’on recrute des amis pour parfaire son forfait, c’est bien qu’on est le chef, non ?

Il ne voit ab-so-lu-ment pas pourquoi il est autant recherché (du moins, c’est l’impression qu’il donne), ou bien essaie-t-il de se rendre sympathique en minimisant les faits ? Il n’en avait pas besoin, le seul fait qu’il vole à la Spaggieri "sans arme ni haine ni violence" (ou presque, de toute manière, celui qui tire se  fait virer) le rend tout de suite plus humain.

Et ce ne sont pas les seuls points flous de l’histoire, qui reste assez exceptionnelle (un gentil voleur), mais sent la folie commerciale à plein nez, le récit semble tronqué, bourré de flous et d’imprécisions. Au moins, quand je lis une fausse histoire de méchants, j’en sais un peu plus sur les conditions d’évasion ou sur les préparatifs de braquage, même sur la personnalité du méchant.

Initialement présenté comme un livre de gangster, le roman tend plutôt vers une hymne à l’amitié, une ode à la paternité et une sarabande à l’amour des siens. Comme quoi, il y a bien un petit cœur au fond de ce "Gros" méchant, mais qui en doutait ? Au fond, Lepage ne regrette rien, on ne lui en demande pas tant, mais on comprend le choix qu’il a fait de sa vie, l’argent facile pour 23 ans derrière les barreaux.

Conclusion : attendons quelques années pour que Lepage nous livre encore quelques secrets d’état (j’imagine que ses plans d’évasion sont classés secret-défense et que ses planques sont des secrets de polichinelle), et réécrivons cette histoire pas banale d’un homme qui n’a jamais connu le pôle emploi.

 

Nathalie Bachelerie         
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# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine

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Du côté de la musique :

"Génération (tome 1)" de Ambre
"Out" de Fishtalk
"Take a look at the sea" de Fontanarosa
"Venus rising" de Trio SR9 & Kyrie Kristmanson
"Perpétuel" de Vesperine
"Liminal status" de Watertank
"The great calm" de Whispering Sons
"Keep it simple" de Yann Jankielewicz , Josh Dion & Jason Lindner
Quelques nouveautés en clips avec Isolation, Resto Basket, Greyborn, Bad Juice, Last Temptation, One Rusty Band, We Hate You Please Die
nouvel épisode du Morceau Caché, consacré à Portishead
et toujours :
"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch

"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard

Au théâtre :

les nouveautés :

"Sonate d'automne" au Théâtre Studio Hébertot
"Frida" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses

"Preuve d'amour" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Après les ruines" au théâtre La Comète de Chalons En Champagne
"Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Royan, la professeure de français" au Théâtre de Paris
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Le déserteur" de Dani Rosenberg
"Marilu" de Sandrine Dumas
"Que notre joie demeure" de Cheyenne-Marie Carron
zt toujours :
"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

Lecture avec :

"Hervé le Corre, mélancolie révolutionnaire" de Yvan Robin
"Dans le battant des lames"' de Vincent Constantin
"L'heure du retour" de Christopher M. Wood
"Prendre son souffle" de Geneviève Jannelle
et toujours :
"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
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