Monologue dramatique écrit par Annick Le Goff et Coralie Seyrig, interprété par Coralie Seyrig dans une mise en scène de Christiane Dejoux.

Coralie Seyrig incarne sur scène Louise de Vilmorin. Cette femme écrivain et poétesse qui fut la compagne d'André Malraux, la jeune fiancée d'Antoine de Saint-Exupéry et l'intime de Jean Cocteau est aujourd'hui quelque peu oubliée.

Pourtant sa vie fut mouvementée, et surtout marquée par de nombreuses aventures amoureuses parfois sulfureuses. Capricieuse, excentrique, snob, son style était caustique, ses mots acides mais toujours habités par la subtilité et la drôlerie.

Pour ce "Madame de... Vilmorin", le travail de mise en scène de Christine Dejoux se révèle délicat. Comment maintenir l'attention du spectateur qui écoute les souvenirs d'une grande bourgeoise vieillissante ? Il est difficile de soutenir le propos par l'action.

Ce seront donc de subtils moments de silence, des déplacements de la chauffeuse au piano ou du piano au guéridon qui donneront un souffle, un souffle fatigué comme l'héroïne à la santé fragile, à la pièce. Coralie Seyrig tient donc son auditoire en haleine presque uniquement grâce à son débit, sa présence et ses gestes lents. 

Le texte a été écrit à partir de dialogues entre André Parinaud et Louise de Vilmorin et adaptés par Annick le Goff. Ce sont de formidables histoires qui se succèdent, des récits dans lequel on croise le tout-Paris littéraire de l'après-guerre. Le rythme de la narration est raffiné et donne en cela son cachet si particulier à cette pièce de femmes sur une femme.