Monologue écrit et interprété par Jean O’Cottrell sous le regard et le compagnonnage artistique de François Chattot.
La tête dans les mains sur une chaise de paille, il est assis sur le plancher jaune de sa maison d’Arles et s’adressant à son frère, Théo, il se confie.
Pour ce "Van Gogh, autoportrait", Jean O’Cottrell s’est plongé dans la correspondance de Vincent Van Gogh à son frère, Théo et y a rajouté ce qu’écrivit Antonin Artaud dans "Van Gogh, le suicidé de la société".
Le montage est si remarquablement réalisé que bien qu’il parle à son frère, on a la sensation de pénétrer dans l’intimité du génie hollandais et d’entendre ses considérations sur la difficulté d’être artiste et de vivre de sa passion, mais aussi sur le plaisir de peindre, de communier avec la nature et l’envie d’être aimé. On découvre ainsi "de l’intérieur" un homme plein de contradictions mais avant tout écorché vif et plein de lucidité.
La proximité de la petite salle du Paradis du Lucernaire est parfaite pour cette confession. Ce soir-là, il nous a semblé rencontrer le vrai Vincent dans cet autoportrait sobre et fort où le peintre est campé avec une sincérité qui force l’admiration par un comédien habité par son amour du personnage et de l’homme.
Un immense spectacle et une performance lumineuse de Jean O’Cottrell dans le rôle de ce génie déchiré d’amour dont le cri de désespoir résonne longtemps après la fin de la représentation. |