Réalisé par John Landis. Grande-Bretagne. Comédie. Durée : 1h30 (Sortie le 31 août 2011). Avec Simon Pegg, Andy Serkis, Isla Fisher, Jessica Hynes, Tom Wilkinson, Tim Curry et Christopher Lee.

Perdu corps et bien depuis très longtemps, puisque son dernier film "Susan a un plan" remontait à plus de dix ans, John Landis revient à son meilleur dans une comédie macabre inattendue puisqu’elle nous ramène à Édimbourg au début du 19ème siècle.

Finies les comédies potaches américaines dont il a été le précurseur, fini le temps des "Blues Brothers", l’auteur du "Loup-garou de Londres" revient en Écosse pour renouer avec les thèmes qui firent la renommée de la Hammer dans les années 1950-1960.

On pourra peut-être trouver daté qu’il s’intéresse aux exploits de Burke et de Haze, deux personnages dans la lignée des héros lunatiques de Dickens, qui déterrent les cadavres, puis les fabriquent, pour alimenter l’appétit vorace de professeurs d’anatomie as du scalpel et de l’éviscération dans des amphis archi-combles.

Mais Landis s’en moque totalement. Il prend son temps pour que le spectateur comprenne qu’il n’a pas devant lui un simple remake des films d’horreurs produits en quantité par la Hammer de la grande époque

Ainsi, il ne faut pas s’attendre à une photographie soignant les contrastes rouge sang, s’insinuant dans les dédales de décors gothiques, travaillant les ombres et les brouillards. Landis, lui, s’appuie sur une photo beaucoup moins stylisée, une mise en scène assez je-m’en-foutiste, mais prend un immense plaisir à faire jouer une pléiade de comédiens anglais et à donner à chacun d’entre eux la chance de s’exprimer pleinement, même en quelques secondes. On n’oubliera pas, par exemple, la fugace présence du grand Christopher Lee, référence absolue à la Hammer.

Cette succession impressionnante de numéros d’acteurs dans des scènes jamais gratuites finit par rendre crédible une histoire pourtant bien artificielle. Ce qui ne devrait être qu’une comédie morbide bourrée d’humour noir devient une vraie tragédie "romantique" conclue par une pendaison cinématographiquement très réussie.

Comme tous les réalisateurs qui n’ont pas tourné depuis longtemps, John Landis filme avec avidité le moindre visage comme le moindre morceau de chair à disséquer. Les cinéphiles amateurs de fantastique lui sauront gré du clin d’oeil qu’il leur adresse en filmant quelques secondes le grand Ray Harryhausen, maître des effets spéciaux à l’ancienne.

Plan après plan, on le sent retrouver ses sensations d’antan. Landis n’est peut-être pas un immense metteur en scène, il n’en reste pas moins que la chose filmée n’a pas de secret pour lui et qu’il a signé un film qui survivra à sa période d’exploitation immédiate. Dans quelques années, ce film intemporel apparaîtra comme un classique d’un genre que Landis n’a pas cherché pas à renouveler à tout prix, mais à servir au mieux.

Espérons qu’après les cadavres, ce seront les films qu’il pourra de nouveau filmer à la pelle.