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Jerry Schatzberg  septembre 2011

Réalisé par Jerry Schatzberg. Etats Unis. Drame. Durée : 1h44 (Sortie le 28 septembre 2011 - 1ère sortie 1972). Avec Faye Dunaway, Barry Primus, Viveca Lindfors, Roy Schreider et Barry Morse.

Ces jours-ci, on a pu voir à Paris Jerry Schatzberg profiter de la "fashion week" et de la ressortie de ce "Portrait d’une enfant déchue" pour parler de sa longue carrière entre photographie de mode et septième art.

En trois réalisations, "Portrait d’une enfant déchue", "Panique à Needle Park" et "L’Épouvantail", Schatzberg a participé, au même titre que Coppola, Scorsese, Altman, De Palma et Paul Newman, à l’émergence du cinéma américain post-hollywoodien. S’il n’a pas, ensuite, connu la carrière de ses illustres pairs, il n’en reste pas moins que sa trilogie a profondément marqué les esprits.

Aujourd’hui, qu’en reste-t-il ? Peut-on regarder et juger comme un "simple" film ce fameux “Portrait d’une enfant déchue” ? C’est tout l’enjeu de ces ressorties de "films mythiques" dont la réputation n’est plus en adéquation avec leur vision.

Sur le papier, le film de Schatzberg demeure un immuable "grand film". Sur l’écran, force est à constater qu’il a subi l’assaut des ans et du temps. Faye Dunaway a beau être resplendissante, même quand elle est supposée être tombée dans l’oubli et dans la folie, on a souvent du mal à s’intéresser à son personnage convenu de mannequin déchu.

Photographe de mode ultra-célèbre, Schatzberg passe ici à la réalisation en s’inspirant d’une de ses amies mannequins, Ann Saint Marie, ayant connu le parcours qu’il prête à Lou-Andreas Sand, le top-model interprété par Faye Dunaway. C’est donc un premier film, qui, malgré son ambition, souffre de quelques maladresses inhérentes à son statut de premier film.

Était-ce, par exemple, une bonne idée de faire jouer à Faye Dunaway elle-même les scènes où elle est supposée être une pré-adolescente en tenue d’écolière ? Était-ce vraiment nécessaire que ces scènes reviennent plusieurs fois dans le film afin que l’on comprenne bien qu’elle a été victime d’un viol ? Parfois le film frôle la démonstration très démonstrative de "l’analyse psychanalytique pour les Nuls". Mais, c’était un temps où la psychanalyse - même dans sa version réductrice "woodyallénienne"- n’était pas encore dans les gènes des spectateurs des films dits pourtant intellectuels.

Reste une ambiance, un ton, des moments de cinéma qui font de "Portrait d’une enfant déchue" une œuvre de haut niveau quand on sait se détacher des scories du temps et des tics filmiques que l’on va rencontrer souvent dans les années de l’après classicisme hollywoodien. Objectivement, on préférera revoir les films de Paul Newman qui tiennent merveilleusement le coup plutôt que "Portrait d’une enfant déchue", dont d’ailleurs - et ce n’est pas qu’un hasard - l’acteur-réalisateur de "Rachel, Rachel" ou "De l’influence des rayons gammas sur le comportement des marguerites" est aussi le producteur.

Mais, quoi qu’il en soit, "Portrait d’une enfant déchue" est un document à voir pour s’imprégner du climat de cette Amérique en plein Vietnam, bouillonnante de contradictions et avide pour l’ultime fois d’un vrai idéal.

Pas étonnant si le cinéma américain des années 1970, qui s’ouvre précisément avec des films comme "Portrait d’une enfant déchue" ou "MASH", sera riche en artistes tentant vainement de prévenir la terre entière que le modèle américain n’est pas à suivre parce qu’il est porteur de désastre moral, qu’il broie les âmes et les cœurs, surtout s’ils ont la pureté fragile d’une Lou-Andréas Sand.

 

Philippe Person         
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