One woman show écrit et interprété par Alina Serban, accompagnée par le musicien Catalin Ruléa, dans une mise en scène de David Schwartz.
Étrange choc du lieu et du texte. L'Institut Culturel Roumain se situe au centre du 7ème arrondissement de Paris, un des quartiers les plus huppés de la capitale, dans un palais construit à la fin du 19ème siècle.
Pourtant le "one woman show", intitulé "Je déclare sur l'honneur", que vient présenter Alina Serban traite du douloureux sujet des tziganes dans la société roumaine.
Elle raconte, face au public, ses souvenirs d'enfance, la honte au quotidien de sa famille, la cour des miracles où ils vivent en communauté entre les détritus, où les rats se faufilent au milieu des vêtements, où les hommes se réfugient dans l'alcool.
Elle raconte son histoire debout, droite, le regard franc. Comment se construire dans cet environnement ? Comment devenir une jeune femme ? Quels rapports se tissent entre l'enfant et ses parents ? Pour accompagner son propos, Alina Serban montre avec un rétroprojecteur les souvenirs qu'elle a gardé (pièces d'identité ou avis d'expulsion qu'elle glisse au milieu de dessins d'enfants). Elle sortira de sa conditions d'abord par l'école, avant de demander un statut "d'assistée" au gouvernement. C'est bien plus tard qu'elle découvrira l'héritage de si peuple et la fierté d'être rom.
Le texte est récité, habillé par une mise en scène très sobre de David Schwartz. Pourtant les accessoires qu'elle utilise sont vieillots, faits de bric et de broc, et Catalin Ruléa, le musicien qui l'accompagne, crée des ambiances à partir d'un piano jouet, d'objets hétéroclites de percussion et de deux guitares électriques.
Bien entendu la place des roms dans la société roumaine a été évoquée lors des récentes actions de police en France pour démanteler des camps. Ces opérations avaient été réalisées après les déclarations de certains hommes politiques français, déclarations condamnées autant par l'Eglise Catholique que par la Ligue des Droits de l'Homme.
Le texte sans concessions mais sans pathos d'Alina Serban rencontre donc un écho dans notre actualité récente. |