Un Odéon est un édifice où se déroulaient des concours de musique et de chant aux temps anciens, quand un drap blanc enroulé autour du corps était le comble de la mode : ah, les grecs ! Mais du coup, la transition est toute faite pour le nouvel album de La Ruda : Odéon 10-14. Lors de ma traditionnelle pêche-aux-termes, j’ai trouvé rock-festif-ska, mais rien à propos du 1014 (à part que ce nombre ressemble fortement au code d’accès du grand portail bleu…).
Il n’est a priori pas besoin de présenter La Ruda, forte de ses 18 ans d’ancienneté sur les scènes rock françaises. Oui mais moi, je viens d’une autre planète et La Ruda n’avait pas été invitée. Maintenant que je l’ai faite entrer de force sur mes ondes (suite à une légère altercation avec ma télécommande dont je passe les détails dans ces lignes), je vais donc me présenter à La Ruda, et si vous connaissez déjà, j’espère avoir encore de la matière pour un prochain paragraphe. Ils sont huit, que des bonz’hommes et ont viré la particule Salska de leur nom (pour ne pas être traités de sale ska d’après les rumeurs…), et cet album est leur huitième.
J’avoue mon ignorance, donc je ne pourrai pas classer cet Odéon 10-14 sur les marches des autres productions du groupe. Ils sont pêchus, imbibés de souvenirs d’adolescence ("1982") et ses "futals serrés cravate en cuir", et anticipent les souvenirs de 2012 ("Souviens-toi 2012"), la nostalgie sera toujours à la mode. Et puis 2012 sera en effet l’année du passé et des récapitulatifs, avant la fin du monde…
La Ruda est également furieusement branchée sur un transformateur haute tension, j’ai même pensé un temps que "Cabaret Voltage" était justement le nom de cette grosse boite à l’angle des rues trucs-et-bidules, près de la pharmacie, pleine de fils et de fusibles gros comme des roues de transpalettes. Mais non, c’est juste leur propre définition d’eux-mêmes "de la joie beaucoup de bruit de l’air, entrez voyez de la lumière, le reste n’est que chanson".
Ils mélangent des rythmes survoltés, de l’humour et des textes tantôt contestataires ("L’homme aux ailes d’or"), tantôt superficiels ("Baisers français"). Une chose est sûre : ils ne se présentent pas comme des poètes, ils ne le sont pas. Leur sauce à eux, c’est de faire bouger les gens, que ce soit leurs fesses ou leur mentalité, peu importe, le résultat est là : un énergique album de 12 titres, qui m’a donné des envies de danser des salsas endiablées avec mon aspirateur. |