Comédie dramatique écrite et mise en scène par Jean-Claude Grumberg, avec Salima Boutebal, Jean-Paul Farré, Olga Grumberg, Joseph Menant et Christophe Vandevelde.
Un conseil municipal bavarois doit ratifier le nom du collège dont l'inauguration est imminente. Il s'agit de celui d'un grand poète romantique du 19ème siècle d'origine juive allemande, Heinrich Heine, dont les deux initiales commandées à un artiste de renom, ornera la façade du bâtiment.
Mais c'est sans compter le renâclement des nouveaux membres du conseil, de l'extrême gauche opposée à tout, à l'extrême droite nationaliste qui veut y substituer celui d'un concitoyen, fut-il le nazi Heinrich Himmler.
Voilà un argument prometteur qui, poussé dans le burlesque, peut conduire à une farce tragicomique tout aussi "hénaurme" que dénonciatrice du possible délitement du devoir de mémoire que, avec la Shoah, Jean-Claude Grumberg remet sans cesse sur le métier.
En fait, ce dernier se sert de cet argument uniquement comme prologue à ce qui constitue le fond de sa proposition qui est de faire bénéficier les spectateurs de ses lectures et qu'il annonce clairement dans sa note d'intention : "Je vais faire entendre les lettres de Himmler et les poèmes de Heine qui restent hélas trop méconnus".
Dès lors, l'essentiel de cet opus titré "H.H." constitue en une lecture par les comédiens de ces textes qui, quel que soit leur intérêt historique ou poétique de ces derniers, s'inscrit dans le cadre de la commémoration qui confine vite à l'ennui.
D'autant que la partition dramatique allouée aux comédiens, dont Jean-Claude Grumberg assure une mise en scène peu inspirée, est portion congrue. Même Jean-Paul Farré, dans le rôle du bourgmestre pris en étau, est éteint et seule Salima Boutebal parvient à donner un peu de consistance à son personnage. |