Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Welcome in Vienna - 1ère partie : Dieu ne croit plus en nous
Axel Corti  (novembre 2011) 

Trilogie réalisée par Axel Corti. Suisse-Allemagne-Autriche. Drame (Sortie 30 novembre 2011).

"Dieu ne croit plus en nous" (1982). 1h55. Avec Johannes Silberschneider, Barbara Petritsch, Armin Mueller-Stahl et Fritz Muliar.

Il y a quinze jours, on avait évoqué, pour la recommander plus que chaudement, la trilogie de l’Autrichien Axel Corti, "Welcome in Vienna" consacrée au sort d’un jeune Juif autrichien pris dans la tourmente d’une histoire qui commence avec la Nuit de Cristal et s’achève par l’occupation de Vienne par les Alliés.

Comme les films dans l’actualité immédiate ne se prêtent qu’à des critiques incendiaires ou à des avis sans intérêt, il vaut mieux en revenir à ce qu’on a vraiment aimé et, par conséquent, reparler du chef-d'oeuvre d’Axel Corti.

Bien entendu, il est préférable de le voir dans son ordre chronologique et de commencer par sa première partie, "Dieu ne croit plus en nous". Car, en découvrant toutes les embûches, souvent mortelles, que le jeune Ferry Tobler doit éviter pour traverser l’Autriche, la Tchécoslovaquie et finalement parvenir à Marseille, on fera avec lui les premiers pas dans une histoire tragique qui aboutira aux États-Unis avant un retour douloureux dans la Vienne de 1945.

Honnêtement, en dehors même du fort contenu historique, on peut dire que "Dieu ne croit plus en nous" est un suspense dans lequel on tremble pour une galerie de personnages qu’Axel Corti a eu le don de nous rendre familiers. On les suit de capitales en capitales, dans leur parcours pathétique du combattant, dans leur envie de s’en sortir avec leurs bons ou leurs mauvais caractères, leurs petits travers ou leurs grands défauts, et souvent un humour qui, ici, est plus qu’une politesse du désespoir.

Si Ferry, le héros principal, peut paraît un peu falot, il est là pour agréger ces hommes et ces femmes devenus les proies d’une machine à haïr. On remarquera particulièrement la belle et haute figure de Gandhi, soldat allemand antinazi ayant déjà fait l’expérience des camps nazis, incarné avec puissance et subtilité par Armin Mueller-Stahl.

Film d’apprentissage et de témoignage, "Dieu ne croit plus en nous" est plein d’énergie. Cette irrépressible vitalité de ceux qui n’ont guère de chance de survivre débordera de l’écran et cette leçon de vie à tout prix ne pourra laisser personne indifférent.

Outre les implacables lois du hasard qui permettront aux uns d’obtenir le papier salvateur, ou de se tapir dans la bonne cachette, et aux autres de se jeter dans la gueule des salauds, on découvrira une page mal connue de la France de la "Drôle de guerre", celle des camps d’internement pour les Allemands et les Autrichiens fuyant le nazisme Ferry et Gandhi se retrouvent ainsi dans la nasse du camp de Saint-Just-en-Chaussée où sont enfermés les "ressortissants ennemis".

Quand Hitler envahit la France, le piège se refermera ainsi sur des milliers de Juifs et d’Allemands antinazis. Ils seront pour la plupart livrés à l’occupant par l’État français. Ce sera le cas pour nombre des personnages croisés dans "Dieu ne croit plus en nous". Les autres continueront leur éternelle fuite jusqu’à Marseille, étape fatidique, où là également Corti sait brillamment décrire le contexte historique et filmer en virtuose les courses éperdus de Ferry dans les ruelles de la vieille ville.

Car cette leçon d’histoire est aussi une leçon de cinéma et l’on reste, trente ans après sa réalisation, époustouflé par les audaces du réalisateur qui ne se laisse pas emprisonné par un récit bourré d’événements et foisonnant de personnages.

Dans un très beau noir et blanc, il ose sans cesse des ellipses qui pourraient dérouter mais, qui, au contraire, correspondent bien à une atmosphère chaotique. Comme dans les deux autres parties de "Welcome in Vienna", on sera aussi saisi par la fluidité de la prise de vue, par cette douceur rare de filmer qui traduit un grand amour pour des acteurs qui sont au-delà de la performance.

Il faut le savoir : "Dieu ne croit plus en nous" n’est pas un simple film.

 

Philippe Person         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco

• Edition du 2024-03-24 :
Le Jeu De La Reine - Karim Aïnouz
Laissez-moi - Maxime Rappaz
L'innondation - Igor Miniaev
 

• Archives :
El Bola - Achero Manas
Blue Giant - Yuzuru Tachikawa
Alice - Jan Svankmajer
Universal Theory - Timm Kroger
Elaha - Milena Aboyan
L'Homme d'argile - Anaïs Tellenne
Means Girls, Lolita malgré moi - Samantha Jayne et Arturo Perez Jr
Sirocco et le royaume des courants d'air - Benoit Chieux
La Venus d'Argent - Helena Klotz
Ricardo et la peinture - Barbet Schroeder
A L'intérieur - Vasilis Katsoupis
Le Gang du Bois du Temple - Rabah Ameur-Zaimeche
Juniors - Hugo Thomas
Oppenheimer - Christopher Nolan
Les Meutes - Kamal Lazraq
Mission : impossible – Dead Reckoning Partie 1 - Christopher McQuarrie
Love Life - Koji Fukada
Le prix du passage - Thierry Binisti
Kokon - Leonie Krippendorff
Nothing but a man - Michael Roemer
Pulse - Aino Suni
La Femme de Tchaikovski - Kirill Serebrennikov
La ferme à Gégé - Florent Verdet
Amore Mio - Guillaume Gouix
J'aurais voulu être astronaute - Comédie de Paris
Neneh Superstar - Ramzi Ben Sliman
Babylon - Damien Chazelle
Terrifier 2 - Damien Leone
Rewind & Play - Alain Gomis
Venez voir - Jonás Trueba
- les derniers articles (2)
- les derniers cineclub (6)
- les derniers concerts (20)
- les derniers expos (1)
- les derniers films (1680)
- les derniers interviews (15)
- les derniers spectacles (3)
           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=