Je retire ce que j’ai dit : ils ne sont bons qu’à faire sniffer de la coke à Blanche Neige et à éventer le Petit Chaperon Rouge. Quant au Père Noël, c’est un mort-vivant pourfendeur de donzelles en tutu. Bienvenue chez Niko, Seb, Stef et Job : Tagada Jones. Dire qu’ils m’avaient évoqué ces petites boules de saccharoses baignant dans des paillettes de sucre rouges, et vendues en sachets de 250 grammes (la limite entre la gourmandise et la boulimie). Raté. Sur toute la ligne.
Du punk, du vrai, du pur, du dur, "hardcore" me dit-on. Mélangé à du metal, brutal. Ce septième album baptisé Descente aux enfers ferait presque passer Marilyn Manson pour un dandy en costume-cravate. Oh non, je n’exagère rien. Et en plus, ils sont bretons. Oui, en plus ! Non, je ne connais pas les bretons. Ni la Bretagne. Parce que je n’ai jamais pensé qu’il fallait crier pour se faire entendre. Eux, si. Moi, niaise ? Et alors ?
D’un autre côté, ils n’ont pas tort les bandits. Le monde est pourri, c’est la crise, les hommes sont des salauds, les femmes de vulgaires pétasses, et les enfants de futurs tueurs en série, nous sommes gouvernés par des cons, les services publics sont menacés de privatisation, mon préposé au courrier est analphabète, ma meilleure copine a vomi sur mes nouvelles chaussures, et la boulangère m’a tiré la langue… Oh la la ! Ah, j’ai failli oublier : la fin du monde c’est l’année prochaine. Mais il n’y a pas non plus que les JT de TF1 pour illustrer le monde.
Non, je ne me suis pas attardée sur les paroles cette fois. J’ai essayé mais à part des mots issus de bouches édentées de ribaudes ébréchées que ma maman m’a interdit de prononcer ici, je n’ai pas saisi grand-chose. D’un autre côté, l’esprit est très "Alerte !".
Pardon pour les amateurs et les transis, ce n’est qu’une question de feeling. Mes oreilles sont des éponges à riff, et comme j’ai les cheveux mouillés, ça fait décharge électrique, d’où mon irascibilité immédiate. Pfff. D’accord, j’arrête de m’excuser, ils ne s’abaissent pas à ça, les Tagada Jones. Il faut dire qu’ils en ont soulevé de la poussière depuis 1993, bientôt 20 ans les gars, il va falloir trouver un scandale pour fêter ça. Et ça va être chaud, l’excuse "fin du monde", "crack boursier", "overdose" sont déjà prises !
Le visuel de la pochette me semble kitch, très années 90, à grands coups de crâne de bouc baveux et de colonnes vertébrales démembrées, un type masqué, genre "je suis ton père"… OK, on a compris, l’enfer est là, gloire à Belzébuth ! Nous sommes tous perdus. Ils ne font ni dans la dentelle, ni dans la mélodie, l’avantage, c’est qu’ils permettent l’irrévérence et autorisent les casseroles à s’exprimer.
Tagada Jones est une sorte d’extrémiste de la musique, eux au moins ont une réelle opinion sur ce qui les entoure, et même si je ne la partage pas, je ne peux qu’admirer la rage qu’ils mettent à la propager. Et que c’est efficace, puisque c’est arrivé jusque dans mon monde à paillettes ! |