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puce Guy Bedos - Rideau !
Théâtre du Rond-Point  (Paris)  novembre 2011

One man show de Guy Bedos mis en scène par Roger Louret.

"Rideau !". Guy Bedos annonce qu'il tire sa révérence avec ce spectacle. A 77 ans, soit un an et demi de moins que Jacques Chirac, Guy Bedos présente encore bien et malgré ses fiches ne semble pas atteint d'agnosie.

L'alcool conserve les fruits, la fumée conserve les viandes, le fiel conserve l'homme.

Il enchaîne sketchs, revue de presse et réflexions sur la politique actuelle. Il sait ce que son public attend. Il en profite néanmoins pour rendre quelques hommages.

Parmi les politiques, il salue la mémoire de Vaclav Havel. Parmi les clowns, Desproges et Coluche. Un des premiers sketchs de "Rideau !", dans lequel il explique que pour lui le public remplace avantageusement un psychanalyste, résonne comme un hommage à son ami Desproges qui ouvrait son premier spectacle en 1984 au Théâtre Fontaine par un sketch sur ce même thème.

Si les thèmes de l'âge et de la mort sous-tendent la plupart des sketchs, la politique reste son fond de commerce. Le destinataire principal des piques de Guy Bedos en cette période pré-électorale est bien entendu le "petit président", celui qui devrait veiller au destin de la France mais ne fait que jouer les "VRP". Il l'affuble de divers sobriquets dont Naboléon, le nom que jadis le Canard Enchaîné réservait à Bruno Mégret, lorsque celui-ci était politiquement moins mort qu'un Stirbois derrière un volant.

L'autre cible favorite de Bedos est l'héritière Marine Lepen. On regrette qu'il ne trouve pas de formule définitive pour l'habiller pour l'hiver, comme jadis Desproges l'avait fait avec le père. "Il y a plus d'humanité dans l'oeil d'un chien lorsqu'il remue la queue que dans la queue de Lepen lorsqu'il remue son oeil".

Mais la gauche n'est pas épargnée non plus. En particulier Martine Aubry qu'il égratigne avec force plaisir. Guy Bedos n'a jamais pardonné à Martine Aubry son attitude lorsque, Ministre des Affaires Sociales au milieu des années 90, elle ne soutenait la Fondation Agir Contre l'Exclusion dans laquelle Guy Bedos s'était engagé avec douze jeunes de Vaulx-en-Velin qu'en présence des caméras.

Quant à l'affaire DSK, il dit laisser à son "filleul" Guillon le soin de s'acharner, mais en profite pour s'étonner que personne n'ait opportunément rappelé qu'il y a quelques années une plainte pour viol avait été déposée contre Patrick Balkany, parrain de Jean Sarkozy et maire de Levallois-Perret, commune limitrophe de Neuilly, pour avoir forcé, en lui appliquant une arme à feu sur la tempe, sa maîtresse à lui faire une fellation. Ou "une inflation, comme dirait Dati".

Hier encore considéré comme agressif, engagé, voire méchant, Guy Bedos a ouvert la porte à toute une génération de comiques qui saisissent la chose politique pour la tordre et la violenter. Depuis que les hommes et femmes de pouvoir s'invitent sur les plateaux d'émissions de divertissement, ils se retrouvent face à des chroniqueurs qui, sans retenue, les malmène.

Actuellement les Didier Porte, Sophia Aram, Christophe Alévèque ou Stéphane Guillon, face aux invités des émissions auxquels ils participent manient la dague et le venin avec beaucoup d'efficacité. Devant ce regain de sang neuf, bouillonnant, turbulent mais aussi plus présent dans les média, Guy Bedos apparaît aujourd'hui presque comme un doux.

L'impression qui domine durant ce spectacle est d'abord celui d'un homme pris de lassitude devant l'incompétence et le peu de moralité des politiques. En évoquant Hessel, Guy Bedos montre bien qu'il n'est pas dégoûté de la chose politique, mais indigné devant l'attitude de la plupart des hommes et femmes présents aux affaires, devant la vastitude des promesses et des espoirs soulevés et la médiocrité des réalisations.

Alors il reste l'art, la manière de bouger sur scène, son phrasé qui rappelle la Commedia dell'arte. Son dernier sketch est un hommage à ce registre théâtral. Au conservatoire, le jeune Guy Bedos avait travaillé le rôle d'Arlequin, il reste avec talent ce trublion, ce bouffon de la politique, ce poil-à-gratter des puissants.

 

Laurent Coudol         
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