Comédie de Fabienne Galula, mise en scène de Jean-Philippe Azema, avec Christophe Corsand, Ludivine de Chastenet, Fabrice Feltzinger et Pauline Guimard.
C’est la belle surprise de cette fin d’année : "La maîtresse en maillot de bain" après son succès au Off d’Avignon est programmé à Paris, au Ciné 13 Théâtre, pour le grand plaisir des spectateurs.
La salle des maitres d’une école maternelle. Il y a là une directrice nerveuse et revêche, Rémi : un lunaire un "petit peu fragile "et Nicolas, le dragueur invétéré et toujours cool. L’arrivée d’une psychologue envoyée par le ministère va bouleverser tout ce petit monde et le train-train quotidien.
"La maitresse en maillot de bain" est une excellente comédie, dont la qualité première est l’écriture et le talent à faire évoluer chacun des personnages tout au long de la pièce. Il y a dans le texte de Fabienne Galula une infinie tendresse et une justesse de ton qui rendent ce spectacle terriblement vrai et touchant.
Les dialogues sont percutants, tout est fin, jamais vulgaire et c’est interprété par des comédiens authentiques, drôles et bougrement attachants qui construisent ensemble avec un bel équilibre un spectacle jubilatoire où l’on rit d’un bout à l’autre, mais de nos semblables manies.
Ludivine de Chastenet casse la baraque dans le rôle de Myriam la directrice, coincée entre sa mère, son chien et son amant et qui passe sa frustration sur ses enseignants. Dans un rôle qui va très loin dans la démesure, elle est incroyable.
Pauline Guimard a la lourde tâche de succéder à Fabienne Galula (qui était exceptionnelle) dans le rôle de Béatrice et elle s’en sort très bien. Son jeu tout en finesse correspond bien à ce personnage plein de douceur qui cache une grande malice derrière son côté un peu bécasse.
Fabrice Felzinger interprète avec beaucoup d’humanité Nicolas et lui aussi est génial dans un personnage dont l’apparence de fanfaronnade dissimule une grande tendresse.
Enfin, Christophe Corsand est sensationnel dans le rôle de Rémi, timide et gauche qui s’exprime à travers l’écriture de romans policiers très gore. Sa nature comique est incroyable et sa métamorphose finale, un grand moment.
La psy en mission finira par révéler les failles de chacun et leur donnera la possibilité, après avoir tant donné au service des enfants, de vivre enfin leur propre vie, d’affronter leurs complexes et de jeter leurs masques.
Une très belle comédie humaine, coup de cœur de cette année, que l’on ne peut que recommander aux gens qu’on aime (et aux autres) ! |