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Mikael Buch  (janvier 2012) 

Réalisé par Mikael Buch. France. Comédie. 1h27. (Sortie 28 décembre 2011). Avec Nicolas Maury, Carmen Maura, Jean-François Stévenin, Carmen Saura, Clément Sibony et Amira Casar.

Encore une anomalie ! À longueur d’années, il faut - souvent à juste titre - s’esbaudir sur des comédies américaines loufoques, graveleuses, pas fines fines, voire "énaurmes".

Nombreux sont les amateurs des frères Farrelly, de Judd Apatow, des films aberrants oùl’on voit Adam Sandler, Will Ferrell ou Ben Stiller dans des rôles de superhéros israéliens voulant devenir coiffeurs, de mannequins idiots, de patineurs déguisés en patineuses ou de puceaux quadragénaires. Même ici, dans Froggy's Delight, on a vanté les films avec le grand Michael Cera, genre "Be Bad !".

Alors quand un de nos concitoyens, Mikael Buch, a le courage de tenter l’aventure du film crétin total, il n’est pas normal qu’il ne reçoive pas les félicitations du jury. Car, dans "Let My People Go !", il n’y va avec le dos de la cuillère mais avec celui de la louche à potion magique.

Peut-on, sans se discréditer, tout simplement raconter le "pitch" de cette aberration mal servie par un titre incompréhensible ?

Ne va-t-on pas susciter la consternation générale, si on écrit que le héros de Mikael Buch est un homosexuel juif qui est postier en Finlande ? Qu’il distribue le courrier dans un village tout droit sorti des premiers Tim Burton, genre "Pee-Wee" ou "Edward aux mains d’argent" ? Que le premier à lui ouvrir sa porte est un acteur fétiche d’Aki Kaurismaki ?

Bien sûr, Mikael Buch ajoute un handicap à son cinéma casse-gueule en laissant le Christophe Honoré de "Non, ma fille tu n’iras pas danser" lui écrire son scénario. Il en rajoute encore en transformant Carmen Maura, l’emblématique hispanique des films d’Almodovar, en une mère juive mariée à Jean-François Stévenin. Et que dire du suississisme Jean-Luc Bideau métamorphosé en vieux communautaire, Maître Golberg, à la libido gay ? Est-ce que Tanner et Soutter s’imaginaient que leur comédien favori déboutonnerait cinquante ans après la "Salamandre" le pantalon du jeune Nicolas Maury pour simuler avec une concupiscence bien helvétique une caresse précisément buccale ?

Alain Spira, dans Paris Match, a trouvé une belle formule injuste pour dénigrer ce film pour potaches portant la kippa : "Let my people go ! rendrait homophobe Michou et antisémite le grand rabbin de France".

Au contraire, on lui saura gré de permettre à Nicolas Maury de pouvoir prouver son grand talent en étant étrangement émouvant en surjouant les homosexuels comme on ne les a pas surjoués depuis "La Cage aux Folles". On ne cessera pas de le féliciter de retrouver le goût des gags pourris de Patrick Schulmann, voire de Jean Yanne, comme cette fausse publicité dans laquelle Carmen Maura rêve d’un spray qui rendrai juif sans avoir besoin de passer par la circoncision.

Si l’on est suffisamment prévenu de ce qu’on va voir, et pas prévenu contre le film, on rira sans arrière-pensées et l’on affirmera même qu’il utilise intelligemment ses connotations communautaires.

Reste donc à encourager Mikael Buch afin qu’il ne s’égare pas vers un cinéma plus consensuel, qu’il continue à faire parler en finnois des comédiens français, à recréer un commissariat de police dans lequel on pourra retrouver Jean-Christophe Bouvet et à donner sa chance à des personnalités comme Nicolas Maury qui, il faut le redire, marquera les esprits de ceux qui auront compris que "Let My People Go !" était un film à ne pas négliger.

 

Philippe Person         
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