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J’en suis venu à être un
pianiste qui chante. Et parce que j’avais aussi toutes ces
histoires qui me trottaient dans la tête". Voilà
comment Fabien Martin
se présente.
Avec son premier album Ever Everest,
Fabien Martin dit les choses comme elles sont le temps d’une
chanson d’une voix bizarrement éraillée, sur
des textes tendres-amers dans cette ambiance piano, saxo,
batterie-jazz qui nous remémore les cabarets des années
60, quand les concerts s’appelaient encore des tours de chant.
Bien que trentenaire et auteur-compositeur-interpêtre, il
se démarque du courant estampillé nouvelle chanson
française pour s’inscrire davantage dans la tradition
de la chanson française. Ne rend-il pas d’ailleurs
hommage aux grands d’hier et de toujours.
Ainsi trouve-t-on un petit coup de chapeau à Yves
Montand dans "Ah ! la campagne"
("Alors à vélomoteur tirons nous à la
campagne/Avant que le bonheur ne s’éloigne") et une troublante évocation d’Edith
Piaf avec "La vie morose",
symétrique de la désormais mythique "La vie en
rose" ("Quand il te prend dans ses bras, qu’il te
parle tout bas, je vois la vie morose/Il est entré dans mon
cœur une part de douleur dont je connais la cause").
Une écriture simple mais directe et très française
pour un répertoire plutôt mélancolique et introspectif
avec "Même si" ("Au
théâtre de notre désespoir/On affiche complet
tous les soirs/La vie n’est rien qu’une comédie/La
maison du bonheur un taudis/L’amour ne tient pas ses promesses/Et
à revoir nos rêves à la baisse/On se sent délaissé"),
"Ma femme est plus grande que moi"
("Changer c’est perdre son âme"), "L’odyssée
d’Olegario" "(A chacun sa route/A chacun
ses rivières/ A chacun ses doutes/A chacun ses frontières)
et le très romantique "L’instant
volatil ("Je me sens si lourd de solitude").
L’album se clôt par une réussie mise en musique
du poême "La tzigane"
de Guillaume Apollinaire.
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