Le Musée de la Poste, lieu présentation, de conservation et de diffusion du patrimoine postal et philatélique a eu la bonne idée de ponctuer ses collections permanentes, ordonnées de manière chronologique et didactique, de quelques traits d'humour.
Pour ce faire, il a invité des farceurs suisses Plonk & Replonk, à semer subrepticement la zizanie dans le docte musée. Des farceurs suisses ?
L'image d'Epinal de la Suisse, c'est le sérieux avec l'horlogerie de précision et le secret bancaire et le grand air pur des Alpes avec le bonbon Ricola et, dans l'ancien comté de Gruyère, l'humble village piéton de Gstaad.
Mais c'est également le pays du chocolat, avec la vache bicolore Milka, de l'imagination, avec le couteau multifonctions et de l'humour, de Ouin Ouin à Zouc en passant par le Festival du Rire de Montreux. Voilà pourquoi "Plonk & Replonk se plankent au Musée de La Poste".
Et suivez le guide, qui n'est pas grand, de la taille d'un timbre-poste, bien évidemment, qui joue à cache-cache dans les vitrines.
En route pour un voyage en Plonkerie
Dans la catégorie humour sans frontières, est né en 1995 le Collectif Plonk & Replonk, fondé par les frères Jacques et Hubert Froidevaux, inventeur de la "Swiss retouch" en pratiquant le photomontage et le détournement de cartes postales anciennes provenant d'archives ou de banques d'images habilement passées à la moulinette d'un humour décalé puisant aussi bien dans le non-sens, l'absurde que le comique potache.
Vinrent ensuite les objets aussi farfelus qu'improbables, à la manière des "objets introuvables" de l'illustrateur français Jacques Carelman, et les fameux nains de jardin bétonnés qui ont assuré le succès et la notoriété de ceux qui se veulent les "fers de lance du néo-mouvement de l'Art Temporain".
Et les voici exerçant leur imaginaire débridé au sein de La Poste.
Dès l'entrée du musée, l'avis au public est clair : "les recherches de Plonk & Replonk ont permis d'ajouter des précisions historiques édifiantes qui éclaireront le parcours du visiteur dans le but avoué étant de l'esbaubir avec des objets et des images inédits exhumés à la pelle à tarte des confins du grand absurde".
Et il y a de quoi, en jouant à cette chasse aux plonkeries, en perdre son latin et cramper ses zygomatiques !
Les Plonk & Replonk sont espiègles et rien ne leur échappe. Ainsi espiègle, le portrait "en pied" du secrétaire général des postes par Louis-François Legrand à qui justement manque les pieds est complété par l'adjonction de deux panards en charentaises, allusion sans doute du confort des fonctions administratives.
Certes la reproduction de la diligence du 18ème siècle du service de la gastéropostale avec ses convois d'escargots assermentés ne convainc pas totalement, même si elle égratigne de manière acidulée les lenteurs de distribution du courrier.
La casquette météorologique du facteur, avec baromètre intégré pour alimenter les conversations sur la pluie et le beau temps qui ressortissent au rôle social de celui-ci dans les campagnes, laisse rêveur.
En revanche, d'autres objets imaginaires, telle la lettre blindée utilisée par les militaires pendant la guerre de 1870 s'avère plutôt convaincante.
Pour les Plonk & Replonk, chaque période de l'histoire postale est prétexte à divertissement par le moyen des photomontages : le discobole messager du courrier express, l'âge d'or du pneumatique aérien transformant le Paris du 19ème siècle en ville futuriste, le courrier du coeur trié à l'odorat ou casse tête administratif le courrier en porc dû, le facteur n'ayant pas toujours sur lui assez de cochon d'inde pour rendre la monnaie.
A ne pas rater le plus petit timbre du monde qui vaut 0,001 nèfle et le film "Au royaume des Plonk" pour des plonkeries animées.
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