Comédie d'après des pièces de Wystan Hugh Auden et William, mise en scène de Bruno Bayen, avec Juliette Allain, Moustafa Benaïbout, Johann Cun,y Florent Dorin, Victoire Du Bois, Sterenn Guirriec, Sofian Khammes, Marine Liquard, Thibault Mullot, Clara Ponsot, Zoé Schellenberg et Pierre Yvon.
Dans les cadre des représentations publiques des ateliers d'interprétation de 3ème année, Bruno Bayen met en scène les élèves du Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique dans une adaptation de "La mer et le miroir", un texte du poète W.H. Auden qu'il connait bien, puisqu'il a cosigné la traduction ainsi que la présentation de l'édition française.
Ce poème écrit mi en prose mi en vers, à la fois continuation et commentaire de "La Tempête" de William Shakespeare, s'ouvre au tombé du rideau de la Tempête et donne la parole aux différents protagonistes sur ce qui vient de se dérouler sur scène.
En interrogeant à la fois les spectateurs, les critiques, mais également les intentions profondes de l'auteur, qui signa avec "La Tempête" sa dernière pièce avant de renoncer à son art, Auden mène une véritable réflexion sur la substance et le sens du théâtre, qui trouve une résonance toute particulière dans le cursus de ces élèves.
En effet ceux-ci quitteront bientôt le conservatoire, tout comme les personnages de la Tempête finissent par quitter leur île, sorte de laboratoire de la vie elle-même, où tout est à la fois démesurément irréel et intensément vrai, pour gagner les rives d'une vie qui leur sera propre.
Bruno Bayen a imaginé une scène sans 4ème mur, avec une narration qui commence dans les couloirs du théâtre lorsque les spectateurs attendent pour entrer. Il fait circuler les comédiens tout autour de la salle, au delà du promontoire central, à la fois ponton au milieu de la mer, et avancée amenant l'action au milieu des spectateurs, leur permettant de grimper dans les loges ou d'escalader les sièges de l'orchestre.
Tout s'enchaine très vite, trop vite peut être. Le propos de Auden se dilue dans une multitude d'intentions et on a bien du mal à comprendre où veut en venir l'auteur et son metteur en scène tant cela part dans tous les sens. Il se dégage de cette adaptation, un parfum ambigüe où on a la sensation d'être face à un texte complexe et percutant dont on n'a pas su tirer la substantifique moelle à force d'en vouloir rendre l'infinie subtilité.
Face à ce texte difficile, les élèves font de leur mieux mais brillent difficilement. Marine Liquard, dans le rôle de Miranda tire un peu son épingle du jeu et finalement ce sont les seconds rôles qu'on retiendra : Thibault Mullot, Juliette Allain et Clara Ponsot. |