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Maison de la Poésie  (Paris)  avril 2012

Adaptation scénique du roman éponyme de de Guillaume Apollinaire conçue et mise en scène par Godefroy Ségal, avec Géraldine Asselin, Barbara Ferraggioli, Nathalie Hanrion et Mathilde Priolet.

  Adapter un roman pornographique sur une scène, qui de surcroît s’appelle la Maison de la Poésie, est une entreprise intrigante.

Surtout quand il s’agit d’une œuvre de "jeunesse" de Guillaume Apollinaire, un texte connu pour sa trivialité, sa délectation des mots de la "chose", son absence de limite avec passages scatologiques et moments obscènes qui peuvent choquer des âmes sensibles.

Dans "Les Onze Mille Verges”, on trouve en effet un catalogue raisonné de toutes les perversions possibles et Éros y copine dans le vice et la douleur avec son compère Thanatos.

C’est pour cela que l’adaptation scénique de ce monument de la littérature "infernale" par Godefroy Segal est agrémentée d’une interdiction au moins de 18 ans.

Le spectateur, assis quelque part autour d’un carré cerné de murs en plastique type "film fraîcheur pour aliments", acquiesce à cette interdiction dès que quatre jeunes filles, en déshabillés noirs laissant deviner leurs poitrines épanouies, y pénètrent. Prenant place sur des podiums disposés dans chaque coin du carré, elles les quitteront bien vite pour se succéder sur l’estrade centrale, rembourrée pour faire office de lit propice aux turpitudes les plus diverses et les plus variées.

Débute alors le leste récit des exploits sexuels d’un prince Roumain qui, de Bucarest à Paris, de l’Orient Express à Port Arthur, va connaître, en compagnie des plus voraces coquines attachées à son "concombre", l’infinie jouissance et l’extase ultime. Tout se jouera à une lettre près : un "i" porteur d’une malédiction, celle qui transforme les vierges en verges...

Dans ce beau carré qu’il a créé avec Benjamin Yvert, Godefroy Segal met en scène une chorégraphie des corps emmêlés qui tient de la prouesse. Les quatre jeunes actrices, aux perruques qui en font des Louise Brooks sorties du Crazy Horse Saloon, peuvent se transformer en quelques instants, grâce à des moustaches ou des barbes en carton, en vigoureux sodomites, en affreuses machines à violer ou à déflorer.

Dans une ambiance de farce et de grand-guignol, on baignera vite dans le sang ou dans le chocolat figurant une matière moins noble et plus fécale. Certes, on s’amusera de voir autour de soi, ou de l’autre côté du carré qui sera dans son champ de vision, certains spectateurs forts perplexes, voire consternés, et d’autres rire franchement devant les faux boyaux lancés généreusement contre les parois plastiques, et approuver toutes les astuces utilisées pour qu’on parvienne dans une vraie bonne humeur au paroxysme du sexe et de la mort.

Parfois, les jeunes filles font une pause dans leurs ébats, dans leurs mimiques orgiaques, et l’une d’entre elles expose et fait ressentir les beautés de la belle langue de Guillaume Apollinaire. Dans ce spectacle alerte, Godefroy Segal aura réussi à gommer tout ce qu’il peut y avoir de répétitif dans le roman du poète et aura su, à bon escient, distiller horreur et poésie.

Un coup de chapeau aux quatre mousquetaires de l’érotisme apollinairien : Géraldine Asselin, Barbara Ferraggioli, Nathalie Hanrion et Mathilde Priolet. Elles se jettent à corps perdus dans cette aventure sportive et sensuelle avec un grand appétit, sachant subtilement trouver la voie de l’innocence, là où l’on pourrait sombrer sans nuance dans le graveleux.

Un spectacle qui ose être osé, qui convainc finalement qu’il est à sa place à la Maison de la poésie et qu’il peut être chaudement recommandé sans qu’on soit pour autant un pervers polymorphe ou un ancien directeur du FMI.

 

Philippe Person         
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# 15 novembre 2020 : Novembre à Paris

Les 13 novembre (a fortiori quand cela tombe un vendredi) ne seront plus vraiment les mêmes depuis 2015. Nos pensées vont nécessairement vers les victimes et leurs proches de ces attentats. En attendant de pouvoir retourner en concerts, aux terrasses de cafés, partageons un peu de joie au travers de notre sélection culturelle de la semaine.

Du côté de la musique :

"Pursue a less miserable life" de Saffron Eyes
"Reborn" de Aldo Romano
"Dear mademoiselle" de Astrig Siranossian
"Lignes futures" de Brazzier
"Song machine, season one : Strange timez" de Gorillaz
"Mémoire d'un enfant de 300 000 ans" de Imbert Imbert
"Perspectives & avatars" de Laura Perrudin
"Aux amis qui manquent" la 4eme émission de la saison 2 de Listen In Bed
"Frédéric Chopin" de Roustem Saitkoulov
"Beethoven, un nouveau manifeste" de Simon Zaoui
"Any day now" de The Brooks
et toujours :
"Walton, Grisi & Prokofiev : Heroes" de Adrien La Marca
"Noir lac" de David Neerman
"Tonus !" de Old School Funky Family
"Difference and repetition (a musical evocation of Gilles Deleuze" de Palo Alto
"Primevère" de Primevère
"Spirit song" de Simon Moullier
"Untried ways" de Solaris Great Confusion

Au théâtre at home :
avec les captations vidéo de :
"Antigone" de Lucie Berelowitsch
"La vie de Galilée" de Bertold Brecht
"La Nuit des taupes" de Philippe Quesne
"To my only desire" de Gaëlle Bourges
"Cléopâtre in love" de Christophe Fiat et Judith Henry
"Affordable Solution for Better Living" de The´o Mercier et Steven Michel
pour rire et sourire :
"Panique au Plaza" de Ray Cooney
"Oscar" de Claude Magnier
"Shirley & Dino à Marigny"
"Philippe Lelièvre - Givré !"
et un air d'opéra avec "L'Orfeo" de Claudio Monteverdi

Expositions :

découvrir l'exposition commentée "Bacon en toutes lettres" au Centre Pompidou
voir ou revoir l'exposition "Turner, peintures et aquarelles - Collections de la Tate" au Musée Jacquemart-André en vidéo
des visites d'expositions commentées par les commissaires : "Delacroix" au Musée du Louvre "Berthe Morisot" au Musée d'Orsay
découvrir le Musée Nissim de Camondo à Paris
la Cité de la Dentelle et de la Mode à Calais et à Toulouse au musée d'art contemporain Les Abattoirs
le Musée Albertina de Vienne et l'Alte Nationalgalerie Staatliche à Berlin
le Musée Robert Brady à Cuernavaca au Mexique et le Musée National des Beaux-Arts de Rio de Janeiro

Cinéma :

at home en steaming gratuit et pour tous les goûts :
"Naissance des pieuvres" de Céline Sciamma
"A perdre la raison" de Joachim Lafosse
"Dieu seul me voit "de Bruno Podalydès
"Starbuck" de Ken Scott
"Bébé tigre" de Cyprien Vial
"Un poison violent" de Katell Quillévéré
"Versailles " de Pierre Schoeller

Lecture avec :

"Histoire politique de la roue" de Raphael Meltz
"Inépuisables" de Vivian Gornick
"Kudos" de Rachel Cusk
"Se cacher pour l'hiver" de Sarah St-Vincent
"Histoire navale de la seconde guerre mondiale" de Craig L. Symonds
et toujours :
"Brûler, brûler, brûler" de Lisette Lombé
"Christophe Honoré, les corps libérés" de Mathieu Champalaune
"Dark was the night" de Grégoire Hervier
"Paris-en-fantasy : La légende du Saint-Crââne" de Bret Nephaeus
"Tupinilândia" de Samir Machado de Machado

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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