Comédie de Louis Michel Colla, mise en scène de Etienne De Balasy, avec Eric Laugerias, Angélique Thomas, Jean-Baptiste Martin et Julie Victor.
Voilà un spectacle divertissant et sans prétention qui ne refusera certainement pas qu'on le traite de "néo-boulevard".
Dans un décor unique, celui d'une chambre parisienne au sixième étage, quatre personnages vont ouvrir et (surtout) fermer les portes, se menotter et se dé-menotter pour finalement se donner la main. Il y aura donc du mariage à l'arrivée et des quiproquos au départ.
Mais l'auteur de "Dis moi oui !", Louis-Michel Colla, connaît bien les lois du genre et a la bonne idée de ne pas en étirer les ficelles, en s'appuyant surtout des comédiens rodés et convaincus, qui ont compris qu'il ne faut pas trop en faire et qu'il faut le faire vite.
Son propos a le mérite d'être elliptique et l'on rit de bon cœur sans être obligé d'attendre que les comédiens suppléent par leurs mimiques ou leurs grimaces ses carences d'écriture. Ici, les acteurs sont d'ailleurs excellents et ont une capacité formidable, celle de typer leurs personnages dès leur entrée en jeu.
On pourrait même ajouter une capacité rare, car typer des stéréotypes n'est pas à la portée de n'importe quel acteur. Ici, par exemple, la blonde Angélique Thomas qui joue la blonde entre sur scène à fond de train, abat ses cartes en quelques poses sexys et n'y revient jamais par la suite.
Mention spéciale à Eric Laugérias, que l'on a tort de cantonner aux Grosses Têtes, et qui joue les gendarmes à sa façon, sans se référer à ses homologues de Saint-Tropez.
Mention tout aussi spéciale à Jean-Baptiste Martin, qui est l'élément moteur de la pièce et qui mouille son tee-shirt de pseudo monte-en-l'air piégé puis piégeur, et à l'abattage des deux pétillantes demoiselles, Julie Victor et Angélique Thomas.
Et mention encore plus spéciale à l'auteur, Louis-Michel Colla, qui tient son monde pendant une heure vingt, avec un texte en forme de prétexte à sourire et à rire, mis en scène par Etienne de Balasy. L'effet est garanti justement sans être obligé de passer par beaucoup d'effets.
Au bout du compte, on ne pourrait pas forcément résumer le sens ou le non sens de sa pièce, mais on est sûr qu'il a atteint son but et accompli sa tâche : ceux qui sont venus pour s'amuser gentiment, sans méchanceté gratuite et sans vulgarité aucune, n'auront pas regretté leur déplacement.
Une entreprise sympathique sans mettre aucune nuance péjorative à ce joli adjectif... sympathique. |