L'ivresse d'un bonheur certain

Avec le nouveau site www.museeregardsdeprovence.com, on se demande où va ce terminer cette cavalcade. Ces petits bonheurs qu’égraine tout au long de l’année la Fondation Regards de Provence pour nous autres, peuplades vivant loin de Marseille.

Car il faut, et oui, habiter en ce territoire provençal pour profiter des gâteries culturelles que nous propose tout au long de l’année la fondation.

Comme l’été s’est installé définitivement dans un rayon Sud/Sud-Est, Marseille risque de voir débouler nombre de curieux et connaisseurs. Voilà qui est remarquable ? N’est-ce pas ! Se retrouver ainsi dans une oasis qui mérite bien, par les temps qui courent toute l’attention nécessaire avant Marseille en 2013.

Puisqu’il faudra alors, fêter en grande pompe (naturellement) le nouveau musée qui ouvrira ses portes dans le cadre de l’Année Marseille Provence Capitale Européenne de la culture. La rentrée, sera Capitale Culturelle. Gageons que la fondation sera à la hauteur de cette ambition !

Pour l’instant l’accrochage que l’on nous propose Musée Regards de Provence a la teinte d’une douce ivresse picturale.

René Seyssaud (1867-1952), artiste marseillais, contemporain des Fauves, est à l’honneur jusqu’au 18 novembre 2012. Le peintre est un émotif, à fleur de peau d’où les couleurs franches, tirées à quatre épingles, sans compromis. René Seyssaud nous propose à travers sa pureté toute l’humanité qui est en lui.

Il est indépendant le bonhomme. Homme avant d’être bon ! Hardi dans la couleur de Provence qu’il propose au regard. Il est respectueux de l’espace. Pas seulement celui du cadre du tableau mais également de tout ce qui déborde. On imagine parfaitement les prolongements de son art, bien au-delà du chevalet. L’homme social s’attarde volontiers sur l’ordinaire, sur l’utilitaire pour bien appuyer sur ce que l’on croit banal et qui devient d’un coup de patte, œuvre.

Il n’oublie à aucun moment d’où il vient, il n’y a nullement rupture avec sa classe sociale, celle des laborieux, des paysans. Il est authentique face au monde qui est le sien. Ce n’est pas un hasard, naturellement, si il gomme de ses toiles l’industrie agricole qui pointe son nez. Il ne faut pas y voir de la nostalgie du temps qui passe, mais le respect d’un monde que l’on oublie trop vite.

80 tableaux à justement ne pas gommer de la mémoire.

La magie est ainsi dans le regard de l’artiste et l’homme sait nous conquérir par touche… C’est une nouvelle fois un beau cadeau offert. Alors il ne faut pas hésiter à vivre cet instant.