Les disques de Diana Darby sont d’abord une affaire de sensations et ce I V (Intravenous) ne déroge pas à la règle.
Depuis Fantasia Ball sorti en 2003, Diana Darby ne cesse de vouloir faire une musique de plus en plus intimiste, minimaliste, semblant limiter au maximum l'espace, les obstacles entre ses auditeurs et elle.
Inspiré par une quantité phénoménale de circonstances profondément difficiles, I V est une sorte de longue litanie nocturne, poétique et ascétique, où Diana Darby, entre Nick Drake et une Patti Smith adoucie, laisse aller sa voix, aux accointances proches d’une Marissa Nadler ou d’une Paula Frazer, se perdre dans les limbes de compositions aériennes, éthérées.
Des compositions épurées à l’extrême, poétiques, retenues juste à terre par quelques accords de guitare joués par petites touches pointillistes et par un violoncelle aux accents graves... et on ressort de ce disque comme après un rêve étrange et venimeux, bercé par un disque, forcément assez difficile d’accès, qui se déploie lentement, au son d’une musique atmosphérique dépouillée et lancinante.
Une affaire de sensation, vraiment… |