Comédie de Marion de Chambure et Lorraine de Bartillat, mise en scène de Julie Bernou, avec Marion de Chambure, Lorraine de Bartillat et Olivier Kuhn.
L'histoire des deux jeunes filles venues dans la Creuse vendre la maison de leur grand-père décédé, et de Merlin, voisin du défunt.
Ensemble, ils vont douter, se décider, changer d’avis, puis encore douter sur ce que deviendront la demeure et son jardin. L’occasion pour eux d’aborder les défauts des uns et les démons des autres. Et sûrement, aussi, d’apprendre à se supporter.
Avant de remarquer l’écriture de Marion de Chambure et Lorraine de Bartillat, c’est la cohérence de la scénographie qui attire l’œil. Assez épurée au début, elle évolue avec les personnages et, surtout, au fil des saisons. Jeanne Bochier, décoratrice de la pièce, le dit elle-même : "le comédien deviendra la météo printanière, le soleil qui fait pousser les fleurs". Il construit le décor, le fait évoluer, il fait pousser les arbres en papier et cela prend un sens très poétique.
Julie Bernou, metteur en scène, manie d’ailleurs l’art de la métaphore. C’est un texte à 3 voix, mais les ombres sont omniprésentes grâce au jeu de lumières. Ombres du passé sans doute, toujours à veiller sur ce que ces jeunes femmes feront du jardin de leur grand père.
Les mots des deux auteurs sont à l’image des trois personnages, interprétés par Marion de Chambure, Lorraine de Bartillat et Olivier Kuhn : confus pendant les premières minutes, ils apprennent petit à petit à se retrouver et tout reprend à peu près du sens.
Cela étant, ce fouillis des pensées donne parfois légèrement le mal de l’air. C’est (trop ?) rapide et les personnages passent souvent du coq à l’âne (un comble pour une scène à la campagne !). Sur le moment, et surtout au début de la pièce, cela donne une impression décousue qui peut désarçonner le spectateur.
Le cri du pissenlit" laisse finalement un goût étrange. Presque indéfinissable. Ce n’est pas quelque chose de négatif, non, c’est surtout intriguant. Et le mystère a du bon !
Clémence Réach |