Machinchose existe encore ! Ce groupe tordu comme un vieux ressort a de nouveau sévi avec un opus tout frais intitulé Mieux qu'en vrai.
Peut-être vous souvenez-vous de "Rintintin c'est mon chien", "J'avoue (j'aime bien les frites)" ou du prémonitoire "Ségolène et François". Après deux albums sortis au début des années 2000 sur EastWest / Warner, ils reviennent, plus par force que par gré, aux charmes de l'artisanat et de l'indépendance. Repliés à Bordeaux, ils font alors paraître trois albums à la distribution plus que confidentielle. Personnellement, je ne les avais pas oubliés mais les croyais disparus corps et âme dans les limbes de la production discographique hexagonale, devant le silence assourdissant qui avait entouré ces sorties d'album.
Il faut bien comprendre que Machinchose n'est pas facile à mettre dans une case, puisqu'eux-mêmes définissent leur musique comme de la chanson dada bricolo-punk. Tranches du quotidien pas forcément rangées dans le bon ordre, ils font le grand écart entre les "Véritables variétés verdâtres" de Nino Ferrer et l'indus' de Die Form.
Machinchose, ce sont Eugène Lampion et Léa Le Meur, deux terroristes musicaux qui font exploser les gestes les plus simples de la vie de tous les jours à grands coups d'accordéon, de tuba, de violoncelle, voire de boîtes de conserve. Des chansons récitées d'une voix désabusée par Eugène Lampion (certainement un cousin du privé de "Polar" de JP Manchette, Eugène Tarpon) qui parlent de filles avec de la boue dans les cheveux ou de nourriture pour les chats. Mais il y a aussi Léa, par ailleurs voloncelliste pour la folkeuse parisienne Pollyanna, qui chante de fort douce manière sur "Pluie dessus-dessous".
Enthousiasmant ou irritant, Machinchose est un groupe à part, original et iconoclaste. A vous de jouer maintenant et de les écouter afin de vous faire votre propre opinion. |