Evocation théâtrale conçue par Annie Vergne et Clarissa Palmer d'après les écrits d’Olympe de Gouges, mise en scène de Annie Vergne, avec Ghislain Geiger, Juliette Stevez et Annie Vergne.

Annie Vergne, comédienne et metteuse en scène, et Clarissa Palmer, universitaire, ont réuni connaissances et savoir-faire pour évoquer la figure d'une belle personne et les luttes d'une femme de lettres virulente et polémiste, certainement aujourd'hui encore largement méconnue, et dont le nom de plume évoque davantage celui d'une courtisane balzacienne ou d'une princesse proustienne.

Et cependant, les idées de Olympe de Gouges, femme d'origine modeste, développées dans des pièces de théâtres et des écrits politiques, sont précurseurs en France notamment de ce qui, au 18ème siècle, ne s’appelait pas encore le féminisme mais la cause des femmes.

Confiante en son siècle, celui des des Lumières, usant pleinement de sa liberté d'opinion et de parole, plus progressiste que les révolutionnaires ce qui lui vaudra d'être guillotinée, humaniste embrassant la cause de tous les opprimés au rang desquels les femmes pour qui elle rédige une Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, elle revendique l'égalité des sexes, s'insurge contre l'esclavage, milite pour instaurer une aide publique aux démunis et aux miséreux et dénonce les injustices mais également les dérives des politiciens de tous bords.

Le spectacle "Olympe de Gouges, porteuse d'Espoir" évite la staticité du monologue et le caractère documentaire parfois fastidieux du biopic en optant pour une mise en résonance des diatribes à la pertinence et à la modernité étonnantes d'une femme qui se disait elle-même d'une instruction médiocre avec la conscience politique anesthésiée d'un thésard du 21ème siècle et une réincarnation imaginaire d'Olympe qui découvre que deux siècles ont dû passer pour qu'évolue le statut de la femme.

La mise en résonance des deux époques se matérialise par la juxtaposition de deux espaces scéniques dans lesquels évoluent donc les personnages interprétés avec simplicité, conviction et générosité par Ghislain Geiger, Annie Vergne, délicieuse Olympe dans sa maturité qui jette un regard sans regrets sur celle qu'elle fut, enflammée dans son combat pour "désarmer les méchants et convaincre les justes" à laquelle Juliette Stevez apporte apporte une bienvenue fraîcheur lyrique.