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Interview  (Paris)  mercredi 12 septembre 2012

Leur cinquième album Foule Monstre est sorti il y a une semaine, il était temps d’aller boire une bière avec Eiffel pour en discuter un peu. Rendez-vous dans un bar sans tabac de la rue des Martyrs…

Vous avez vendu 50.000 exemplaires de votre précédent album A Tout Moment, votre plus grosse vente à ce jour. Pour le nouvel album, cela vous a t-il apporté plus de pression ou au contraire, plus de liberté ?

Romain Humeau : En fait, on a largement dépassé les 50.000 avec Le ¼ d’heure Des Ahuris, mais ça ne veut rien dire par rapport à ce qu’il se passe maintenant, en terme d’industrie du disque.

Estelle Humeau : Le dernier a mieux marché mais on n’en a pas vendu plus.

Romain Humeau : Les 50.000 de A Tout Moment auraient représenté 170.000 exemplaires, il y a six-sept ans.

Nicolas Courret : La pression… tu veux dire arriver à faire la même chose ? C’est vrai que si on en vendait 500 exemplaires de celui-là, on aurait quand même les boules mais en même temps, on sait que depuis les  50.000 d’il y a 2 ans, les ventes de disques ont encore dégringolé, donc on n’a pas de repères par rapport à ça…

Estelle Hameau : La pression, on se la met toujours nous-même artistiquement et dans la manière d’aller jusqu’au bout des choses, plus que par rapport à une quantité de vente de disques.

De toute façon, la pression est là…

Romain Humeau : La seule pression qu’on puisse avoir, et elle est déjà bien assez grande, c’est artistique ! Pour ne pas non plus faire de langue de bois sur A Tout Moment, c’est vrai que ça crée un contexte différent de sortir d’un disque d’or mais pas là où l’on pourrait croire : pas en termes de ventes. Quand on a senti que A Tout Moment commençait vraiment à marcher, on s’est dit raison de plus pour faire quelque chose de différent. Il y a pleins de choses qui se sont agglomérées autour de l’album A Tout Moment pour qu’on fasse Foule Monstre.

Le point positif, le disque marche, il y a aussi la question qui n’est pas nouvelle mais qui est là : comment avancer dignement dans le temps ? Il faut toujours se donner une raison d’avoir le droit de continuer, je pense. On a essayé de se donner une raison. Ça part toujours de l’artistique et de choses à dire, qui ne sont pas forcément des choses concrètes, qui sont des choses émotionnelles : tout le bonheur qu’on a eu de jouer ensemble sur A Tout Moment qui était vraiment une superbe tournée. Il y a aussi des drames qui ont eu lieu pendant qu‘on tournait et aussi les différentes choses que l’on a écoutées, qui ont fait qu’on est allés vers Foule Monstre. Il y a pleins de raisons différentes.

De se dire qu’on veut faire la même chose… Bien sûr qu’on veut faire la même chose, ce n’est pas pour une histoire de blé : tu vends 50.000 albums, tu n'es pas plus riche ! Par contre, tu es plus à l’aise dans tes baskets pour tourner, pour jouer devant du monde et tu te dis : "je n’ai pas l’impression qu’on l’ait volé !". Dans notre histoire, chacun sait qu’on a commencé en 98, qu’on a eu des chouettes moments, qu’on a eu des galères… De tout ça, on est dégagé. Je le ressens comme un moment de liberté énorme, bien plus qu’avant, parce qu’on est plus vieux.

Dans la biographie du CD promo, il est écrit qu’après la tournée A Tout Moment, vous n’aviez plus forcément envie de faire de la musique…

Romain Humeau : Non, pas de ne pas faire de la musique… C’est ce que je disais : A Tout Moment a été une tournée merveilleuse, pleins de choses géniales : Nico revenait dans le groupe, on venait de retrouver un label en fin d’enregistrement, Estelle a eu envie de passer à la basse après "Le Temps des Cerises", Nico Bonnière arrive : le mec génial, tout était bien. On a vraiment joui de A Tout Moment, de la tournée.

Puis au milieu de la tournée, on a perdu des gens qu’on aimait beaucoup. J’avais déjà écrit "Place de mon cœur" et "Vénus From Passiflore", et à ce moment là j’ai écrit pleins de trucs que j’ai jetés. C’est surtout pour moi, en fait, en terme d’écriture que ça a bloqué pendant 4-5 mois. Après, c’est revenu sur d’autres choses !

Vous avez fait une pré-tournée d’une quinzaine de dates sold out, en mai dernier. Quel était le but recherché ? Vous retrouver sur scène ? Reprendre le contact avec le public ? Tester les nouvelles chansons ?

Nicolas Courret : Il y a plusieurs trucs... Pouvoir se permettre de faire cette petite tournée avant la sortie du disque, sans la pression d’une sortie de disque, pouvoir jouer dans des petits clubs, pouvoir prévenir en priorité "les Ahuris" qui nous suivent depuis longtemps. Il y a aussi le fait que nous sommes cinq maintenant sur scène. Fred Ozanne nous a rejoints pour les claviers et guitares. On voulait aussi faire des concerts à cinq avant la sortie de l’album.

Estelle Humeau : Pour le coup, un début de tournée au moment de la sortie de disque, ça peut être une certaine pression car il a beaucoup de choses à préparer pour une tournée…

Romain Humeau : C’est l’enfer !

Estelle Humeau : C’était bien aussi de faire cette tournée pour apprendre à se connaître à cinq. Faire découvrir aux gens les nouveaux morceaux, retrouver les gens, le tout dans des petites salles, tranquilles, avec des sets courts. On ne se mettait pas la pression pour les enchaînements… tant pis : parfois c’était réussi, parfois raté. On allait discuter avec les gens et du coup, ça permet de faire les choses plus sereinement et plus naturellement. La semaine prochaine, on fait la résidence à La Rochelle, pour finir de caler le son et la lumière et on va avoir l’impression d’être vraiment prêts à démarrer la vraie tournée.

Romain Humeau : Je rajoute, par rapport à Fred Ozanne, le nouveau membre additionnel sur scène, que c’était musical mais c’était aussi humain. On venait juste de se rencontrer, cela pouvait être très dangereux de se dire : le disque sort en septembre, on part direct en tournée pour 120 dates et voilà. On a mis en place avec lui des choses musicales mais le fait de s’accorder 4-5 mois pour mieux se connaître, ça donne un peu plus d’épaisseur pour un début de tournée à cinq.

La scène, le concert, c’est 2% d’une tournée. Il faut aussi inclure la route, les balances, la bouffe, l’énervement, l’envie de cassage de gueule… Et humainement, c’est vachement bien. On n’est pas tous les quatre avec un gars qui vient, style "Bonjour Monsieur…".

Estelle Humeau : Déjà musicalement, on a ressenti des trucs ensemble, sur des morceaux, c’est important… Sinon, tous les trucs annexes peuvent prendre le dessus, sur l’humain et la musique et ça serait dommage !

Romain Humeau : Dans notre société, on met assez de côté l’idée de l’humain. Ce serait dommage qu'on le fasse aussi dans notre manière de faire ! Comme d’habitude, on a toujours essayé de privilégier l’idée d’un truc un peu humain. C’était vachement important !

Pour se rapprocher de l’album, commençons par parler de la pochette.

Romain Humeau : C’est Estelle qui a trouvé les gens qui ont fait la pochette. A la base, ça venait de l’idée de mettre toute cette musique et tous ces textes dans une ambiance, un univers, un décorum qui n’ait pas peur du gadget, du "pas la vraie vie", de "Bip Bip qui, quand il tombe de la falaisen ne se fait pas mal", Tom et Jerry, ces choses là… On voulait aussi un emprunt à la culture hip-hop bien qu'il n’y ait pas de hip-hop dans l’album. Estelle a trouvé Clémence sur le net.

Estelle Humeau : On n’était pas partis spécialement sur de la pure BD. Au départ, on voulait mélanger photos et dessins. On ne savait pas trop comment trouver cette ambiance dont Romain parlait. Du coup, j’ai cherché sur Bordeaux (pour que ça soit plus pratique) des gens qui faisaient des mélanges de collages / graffs et j’ai trouvé Clémence qui est une des graphistes du collectif Chakipu. J’avais l’impression qu’elle faisait des trucs sur Bordeaux et en fait pas du tout, ils sont de Nantes. Je me suis complètement plantée ! Mais j’aimais bien ses dessins et on a tous adoré une fresque qu’ils avaient réalisée pour autre chose. On trouvait que cela collait bien avec ce qu’on avait envie de dire et le titre de l’album donc on leur a demandé de réaliser une pochette spécialement pour ça ! Ça s’est barré complètement en BD et du coup, ça fait penser à Gorillaz mais ce n’était pas le but à la base !

Romain Humeau : Ce n’était pas le but même si Gorillaz est une de nos influences. En tout cas, on est super contents…

Du coup, vous avez enchainé avec le clip !

Nicolas Courret : Non, ce n’est pas eux qui l’ont fait. Le personnage a été réinterprété.

Romain Humeau : On s’est beaucoup moins investi sur le clip.

D'autres clips sont prévus pour l’album ?

Romain Humeau : Oui…

Estelle Humeau : On aimerait bien. Si on pouvait faire un clip sur chaque chanson, on le ferait ! Mais cela demande des budgets, du temps, de la préparation. On va essayer d’en faire des moins chers pour pouvoir en faire plus.

Romain Humeau : Si on n’était pas dans une maison de disque, on pourrait cliper tous les morceaux. En étant dans une maison de disque, ça ne bloque rien, ce n’est pas le problème, tout va bien, c’est génial mais ça demande de réfléchir plus intelligemment, pas de foncer comme ça ! Cet album-là mériterait que toutes les chansons soient clipées.

Pour Foule Monstre, les deux albums référents sont Sergent Pepper’s des Beatles et 13 de Blur. Les clips aideraient à aller jusqu’au bout du son, de la musique et des textes. Je pense que "Chanson Trouée" clipée, ça serait fabuleux. "Death Dance", ça serait génial. Pas dans l’idée "on fait un playback rock"… non, avoir un univers ! On va tout faire mais on ne promet rien, ça dépend de pleins de choses mais on va cliper "Le Même Train", "Libre" et "Lust Of Power", ça c’est sûr au moins…

Nicolas Courret : On va faire un tout petit clip samedi (15 septembre) pour "Stuck Inside the Pussy", dont Nico (Courret) sera le héros…

Tu as été puni Nico !

Nicolas Courret : Je n’ai pas dit oui encore…

Estelle Humeau : Tu n'as pas dit non…

Nicolas Courret : J’ai pas dit non non plus !

Romain Humeau : C’est mon grand rêve. Quand j’ai écrit le texte, je me suis dit que c’était pour que Nico soit sur la vidéo !

Il est question aussi de "Tu As La Montre, Moi J’ai Le Temps". Au départ, on devait le sortir pour le 24 décembre et on a trouvé une meilleure idée, grâce à Yves Le Carpentier, de chez Pias. Ce sera pour avril, dans une occasion particulière dans le milieu du disque indé !  Ça serait comme une sorte d’action. Nous nous sommes promis de tourner un clip, plus gros moyens mais nous-même, chez nous, au studio des Romanos. On en a les moyens, on n’est pas trop débiles, voilà ! Ce sera un record store day, d’ailleurs Blur l’ont fait il y a deux ans, pour leur reformation à Londres. Tu joues dans un magasin et tu vends un vinyle. On va faire un 10’’, 2 faces mais tu peux mettre 4 chansons dessus.

Estelle Humeau : Le disque sera vendu seulement un jour.

Romain Humeau : Donc "les Ahuris", il faut faire la pub dès maintenant ! Il y aura "Tu As La Montre, Moi J’ai Le Temps", le bêtisier de "Foule Monstre", qui est juste mirobolant et sur la face B, je pense qu’il y aura un gros remix, en prenant toutes les chansons de l’album mais qui seront méconnaissables !

Le studio des Romanos…

Estelle Humeau : Le plus beau studio du monde…

Au fond du jardin ! Vous avez tout enregistré là-bas ? C’est une histoire de praticité, de liberté…

Romain Humeau : Personne nous a jamais emmerdés pour faire de la musique, enregistrer des albums mais c’est parce qu’on en a enregistré 4 sur 5 chez nous. Et puis, c’est tout bête, à l’heure actuelle, les budgets de disques ne sont pas mirobolants, ils ne l’ont jamais été pour des petits groupes comme nous mais ils ne le sont même plus pour des gros groupes. Je ne te parle pas de U2 ou Radiohead mais des autres…

Du coup, tu n’as pas le temps de chercher. Si tu veux te payer un vrai studio, ICP par exemple, c’est 1200 euros par jour. Avec le budget qu’on a, tu te paies un mois, un mois et demi… donc tu as le temps d’enregistrer la batterie, la basse, la guitare de droite, la guitare de gauche, l’overdub, il reste deux jours pour faire les voix, le mec mixe derrière… D’ailleurs, il y a une chiée de connards en France qui y pipent absolument que dalle au niveau du son. Et tu as un album bien branlé dont on parle pendant un moment et tout d’un coup il n'y a plus rien, rien ne se passe…

On essaie d’éviter ça, sans prétention, ce n’est pas ça. Je dis souvent que je préfère mes défauts que pas mal de défauts qu’il y a en France au niveau du son. Mais il y a des défauts dans Eiffel, au niveau du son, bien sûr. Mais on n’a pas les moyens financiers d’avoir un Danger Mouse, Nigel Godrich, Gil Norton et Georges Martin sur le même album à moins que PIAS débourse 600.000 euros, ce qu’il ne peut pas actuellement. Ils ne peuvent payer que 599.999… il leur manque 1 euro… d’ailleurs, on fait appel aux ahuris !

En gros, on a enregistré pendant six mois donc on a fait un album qui coûterait entre 250.000 et 300.000 euros si on l'avait fait en studio classique. C’est ce qu’il devrait réellement coûter mais il n'a pas du tout coûté ça ! Enregistré chez nous, il a coûté 7 fois moins !

Estelle Humeau : On a envie d’enregistrer, de prendre notre temps, de faire ça bien ! On cherche, on essaie des trucs qu’on va effacer, de faire passer des potes, de chercher des instruments bizarres… Tout ça prend du temps et on peut se le permettre parce que c’est chez nous ! On peut se permettre d’aller au bout de nos idées.

Romain Humeau : C’est comme dans le boulot de tous nos potes avec qui on discute, il y a un moment où ils ne peuvent pas mieux faire à cause du temps. Ils n’ont pas les moyens ou pas le temps mais il faut quand même qu’ils donnent un résultat. Du genre dans deux mois on veut un album… cool on l’a eu… La prouesse, c’est d’avoir un album en deux mois… c’est complètement ridicule… qu’est-ce que dit l’album ? C’est ce qu’il y a dedans qui est important ! On se permet le luxe de dire "on n’est pas des faiseurs, on est des chercheurs" !

Au niveau composition, c’est toujours toi, Romain, qui amènes tout ou le groupe participe à l’élaboration des musiques ?

Nicolas Courret : Non, c’est toujours Romain qui écrit les morceaux ! C’est le postulat de départ… même d’Oobik And The Pucks !

Romain Humeau : Le premier album d’Eiffel !

Tu arrives et la chanson tourne déjà ?

Romain Humeau : Non, écrire une chanson, c’est déjà pas mal mais pour qu’elle puisse être sur un disque, cela passe par pleins d’étapes dont nous quatre sommes les auteurs. Les gens imaginent souvent qu’écrire une chanson, c’est se foutre en studio. Il y en a qui y arrive très bien d’ailleurs, ce n’est peut-être pas mes groupes favoris, je suis moins fan des Stones que de Franck Black, de Bowie ou des Beatles. Mais je pense qu’écrire une chanson, c’est en trouver l’harmonie, la mélodie, le texte, initier éventuellement un rythme et une manière dont la chose va avancer. Il y a la moitié de concret et la moitié dans la tête… C’est pour ça que c’est Eiffel parce que l’album, on l’a fait à quatre !

Justement, sur cet album, il y avait Nicolas Bonnière en plus. Qu’a-t-il apporté ?

Estelle Humeau : Son jeu de guitare, ses idées au niveau des parties de guitare, les idées de scratch sur l’album, des chœurs.

Romain Humeau : Nicolas Bonnière est un mec qui fait du studio comme moi, pas de la même manière mais qui, comme moi, aime le studio et qui a vachement de présence en studio donc au niveau du langage, c’est vachement cool. Il a mis les pattes dans les machines. Il y a un langage "poétique" pour nous quatre et avec Nico, il y a un langage technique… pour moi, c’est un chouette allié !

A noter que Nicolas Bonnière est arrivé au début de la tournée A Tout Moment, depuis, on a fait 120 concerts, il a enregistré sur Foule Monstre… C’est vraiment une chouette rencontre, c’est un mec incroyable, une super personne !

Au niveau participation, on retrouve les habituels Joe Doherty, Bertrand Cantat. Il y a aussi une petite nouvelle…

Romain Humeau : Ouais, Phoebe Killdeer ! C’est une rencontre fortuite.

Estelle Humeau ! On a été voir Déportivo en concert, parce que ce sont des potes et on a rencontré leur guitariste après le concert. Comme il joue dans le groupe de Phoebe Killdeer, il nous a filé le disque, on a beaucoup aimé. Romain avait une chanson sur laquelle il voulait qu’il y ait une femme qui chante donc on a demandé à Phoebe. Elle était plutôt super contente qu’on lui demande !

Romain Humeau : Son album est super. C’est aussi pour ça. On avait d’autres idées de nanas et quand elle est arrivée, on s’est tout de suite dirigés vers elle. Elle est simple, je crois qu’elle est un peu comme nous. Elle fait du rock’n’roll mais elle a fait du rap, elle a chanté dans le premier album de Nouvelle Vague. Ce qui est marrant, c’est qu’elle fait un rock dont on peut se sentir proche. On va faire le titre au Trianon avec elle et sur deux autres dates. Il y aura sûrement une reprise aussi, il va falloir qu’on y pense.

Et les Mysterious Nansouty's Girls ?

Estelle Humeau : Elles sont mystérieuses…

Romain Humeau : C’est un truc super particulier, vous allez très vite en entendre parler. Ce sont des petites nanas qui ne veulent pas dire leurs noms pour l’instant mais quand ça va sortir, ça va tout déchirer. T’as l’impression de te faire embrouiller ?

Oui, tu me caches quelque chose là…

Romain Humeau : Elles sont plusieurs, les Nansouty’s Girls…

Estelle Humeau : Elles sont trois.

Pourquoi avoir sorti le disque au format vinyle ?

Nicolas Courret : Cela fait longtemps que c’est un rêve. Quand on l’a vu, quand on l’a eu dans les mains, il s’est passé des trucs.

Estelle Humeau : On l’a respiré.

Nicolas Courret : Il y a des années qui sont revenues. En plus, j’ai récupéré une platine vinyle il n'y a pas longtemps donc je réécoute tous mes vinyles depuis 6 mois. J’adore ce format là ! Ça faisait longtemps qu’on voulait avoir un vinyle, ça n'a jamais pu se faire…

Estelle Humeau : Et on veut avoir le vinyle de A Tout Moment.

Nicolas Courret : J’ai envie qu’on ne fasse plus que des vinyles, l’objet est magnifique !

Romain Humeau : Déjà, t'as la place de foutre ta pogne, toucher, caresser…

Des projets pour la tournée ? Des envies ?

Romain Humeau : On travaille sur 35 chansons à l’heure actuelle. Les gens se méprennent quand ils disent que nous n’avons joué que 17 chansons à la Flèche d’Or et qu’ils pensent que ce sera la set-list sur toute la tournée, ils se trompent totalement !

Estelle Humeau : On ne peut pas jouer 35 chansons tous les soirs, c’est impossible. On a bossé 35 chansons, ça va tourner et après Noël, on va en bosser encore d’autres. Au niveau de la tournée, c’est du rock en français donc on tourne en France, Belgique et en Suisse. On repasse dans pas mal d’endroits où nous sommes déjà allés, dans des salles plus grosses à d’autres endroits. On aimerait bien faire une tournée internationale…

Romain Humeau : Peut-être qu’il fait allusion à des choses qu’on a pu se dire il y a deux mois, sur le fait qu’on pourrait faire 2 / 3 trucs en Angleterre, que Nico a un plan à Berlin et qu’on a dû annuler l’Amérique du Sud cette année. On pensait pouvoir le faire en plus du Québec mais il y avait l’album et on s’est dit : c’est n’importe quoi, on va tout devoir décaler. On a fait le Québec, on a joué deux soirs à Montréal, c’était juste génial ! Le disque est sorti là-bas, on attend les résultats.

La Belgique et la Suisse partent encore mieux qu’en France. Et nous savons depuis 2 heures que nous sommes 7ème au top, ce qui est merveilleux pour nous. Pour A Tout Moment, nous étions 16ème la première semaine ! Je ne te dis pas les ventes, c’est autre chose ! Ça ferait vraiment plaisir au groupe de retourner au Québec et c’est quasiment sûr pour février.

Estelle Humeau : Le problème, c’est qu’il faut qu’on demande aux fans de nous prêter des blousons…

Nicolas Courret : Le problème, c’est qu’on n’a pas encore beaucoup de fans là-bas !

Romain Humeau : Au Québec, le premier soir, on a joué devant 2500 personnes, après Charlebois, ce qui est un truc fou et le lendemain, on a joué devant 60 / 80 personnes dans un club goth qui en contenait 150 et c’était un des meilleurs concerts de la pré-tournée ! Et l’Amérique du sud, ça serait merveilleux, si on pouvait faire ce qui était prévu : Uruguay, Brésil, Argentine et je nesais plus…

Et une tournée acoustique ?

Romain Humeau : On verra, on ne peut pas s’avancer.

Estelle Humeau : Les deux à la fois, ça serait trop compliqué…

Nicolas Courret : Soit acoustique soit complètement électronique avec des combinaisons en aluminium et des synthés, on verra !

Estelle Humeau : On aimerait bien finir la tournée autrement qu’elle a commencé !

Un dernier mot ?

Romain Humeau : "Tu As La Montre, Moi J’ai Le Temps", pour le store day avec un 10’’, 4 titres qui ne se vendront qu’un jour. On fera un concert chez un disquaire, électrique, on va tout arracher. Donc les fans d’Eiffel, les Ahuris, il faut qu’ils se bougent le cul ce jour là !

Il va falloir que le magasin soit grand.

Romain Humeau : Non, non, ils ne rentreront pas, c’est juste pour foutre le bordel !

Eiffel sera au Trianon le 28 novembre 2012.

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Crédits photos : Thomy Keat (Retrouvez toute la série sur Taste of Indie)


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