Comédie dramatique de Magali Floersheim-Barney, mise en scène de Patrick Floersheim, avec Mireille Delcroix et Lola Roskis-Gingembre.
Dans la rue, une jeune étudiante en commerce déboussolée en fugue de chez elle pour trouver un sens à sa vie rencontre une SDF dont la rue est la maison. Malgré un début âpre, elles finiront par se parler et leur relation se renforcera.
La suite, on la devine un peu mais ce n’est pas ce qui est le plus important dans ce spectacle. L’intérêt est plutôt de suivre comment elles évolueront, l’une en regard de l’autre.
Magali Floersheim-Barney ne juge pas ses personnages et laisse de nombreuses zones d’ombre. C’est ce qui fait le charme de "Galimatias" : elliptique et chargée d’émotion, la pièce porte le spectateur de scènes en scènes entre les deux femmes avec un sentiment d’amertume pour la souffrance de l’une et en même temps le satisfaction d’une belle histoire d'amitié qui naît.
Et la première, malgré son exclusion, guide la plus jeune vers sa vie d’adulte. Le lien qui les unit, même s’il est parfois un peu caricatural, donne lieu à de belles scènes où les deux femmes s’échangent mutuellement du réconfort.
Mireille Delcroix, émouvante, compose une Mimi alcoolique et forte en gueule dont la souffrance est palpable. Elle impose sa présence sensible. A ses côtés, Lola Roskis-Gingembre joue les affres de l’adolescence avec énergie.
On ne doute pas qu’avec le temps, les silences se feront plus épais entre les deux comédiennes (jouant toutes les deux un peu trop en force et c’est dommage, le texte y perd au passage) pour donner encore plus d’intériorité à cette atmosphère intéressante créée par Patrick Floersheim avec l’aide de la musique pertinente d’Emmanuel Mertens.
Une pièce originale et touchante. |