À la première écoute, il y a un peu de quoi être scandalisé tant Yan Wagner semble surtout s'être fait plaisir à lui-même avec ce Forty-Eight Hours. Art cover en gris terne façon portrait vintage d'un Ian Curtis juste avant le drame ; intro synthétique à la Tangerine Dream ; titre d'album éminemment mancunien ; sonorités électro-cheap et accent frenchy à la Jacno ; loops digne du premier Gary Numan ; duo bilingue avec Etienne Daho... le parfait petit hommage d'un petit mélomane à tout ce qu'il aime.
Passé ce premier constat et l'énervement qu'il ne manquera peut-être pas de générer, on peut se rendre compte qu'Yan Wagner fait plus que jouer à être ceux qu'il a aimés. Bien sûr, il n'invente rien, il compose à peine, il n'a rien à chanter. Le degré zéro de l'inventivité musicale. Mais il n'en offre pas moins à l'auditeur une expérience d'écoute tout à fait délicieuse.
Qui a dit, finalement, que l'originalité et la créativité étaient indispensables ?
Wagner se contente de digérer le meilleur des sonorités électro-pop-wave des années 80/90 (en tête de liste : New Order, Depeche Mode...), puis de les régurgiter sous une forme dépouillée, où l'indigence artistique le dispute au plaisir régressif.
Un disque parfait pour faire la fête pendant vingt-quatre heures. Non, mettez-en le double. |