One man show écrit par Matthias Fondeneige et David Buniak, interprété par David Buniak.

Dans le vaste monde du one man show, au sein de la nouvelle génération du rire saturée de comique communautaire et de débiteur de "vannes", David Buniak se démarque incontestablement avec son "Energy Show" jubilatoire, roboratif et, cerise, sur le gâteau, truffé d'humour parfois noir mais toujours intelligent.

La réussite du spectacle tient en premier lieu à un travail d'écriture soigné, effectué à quatre mains en collaboration avec Matthias Fondeneige, indispensable dans le créneau choisi des sujets qui fâchent et divisent, celui des thématiques sociétales sensibles, et à son calibrage avec un dosage judicieux et cohérent de stand up et de sketches.

"Energy Show by David Buniak, retrouvez l’énergie d'en rire !" est-il annoncé avec raison, car les deux compères abordent, entre autres, le racisme, la pédophilie, la prostitution, l'éducation, l'intégrisme et la mort avec un vrai sens de la satire sans céder ni à la facilité ni au vulgaire avec la médiation de personnages à la fois ordinaires et marginaux, parce que borderline dans leur tête ou dans leur vie, qui sont épinglés avec un juste dosage de réalisme pathétique et de caricature.

Ensuite, bien évidemment, le spectacle est porté par un officiant manifestement fait pour la scène.

Très à l'aise, David Buniak bénéficie d'une présence empathique qui lui permet non seulement de capter, et retenir ce qui n'est pas le plus aisé par les temps qui courent, l'attention de l'auditoire tout en restant à l'écoute des réactions du public pour jouer judicieusement à point nommé la carte de l'interactivité.

Son physique de séduisant trentenaire lui permettent d'être un crédible Frégoli sans outrer le trait et son jeu d'acteur de camper aussi bien le professeur salace que le transexuel brésilien.

Tous les sketches, dont, entre autres, celui du contrôleur aérien aux prises avec les incuries "raciales" des pilotes internationaux, de l'accidenté de la route poursuivi par la scoumoune, du professeur affecté en Zone d'Extermination des Profs et du "hard" journal du culte façon rock'n god, sont désopilants.

C'est un sans faute. Donc à voir pour rire de tout avec sagacité.