Drôle d'endroit pour une rencontre. Décor minimaliste, puisque la scène de l'Espace Vauban est vide, il n'y a rien, pas même un pied de micro, juste l'étendue de la scène, tendue de rouge. Ce soir c'est le premier soir pour Hubert Félix Thiéfaine, un concert entre lui, sa guitare accoustique et le public brestois qui remplit le Vauban.
Un public comme on l'aime ici, des fans, des purs des vrais, de celles de ceux qui chantent de la première seconde au dernier instant, qui porte, qui supporte, qui accompagne, qui vibre et qui exulte.
Thiéfaine est un vieux routier, la scène, il connaît, il parle (beaucoup), sourit (souvent), livre des anecdotes.
Il a connu les grosses salles, les bus à deux étages et une team de roadies. Aujourd'hui, il tourne en solitaire avec son road manager et son régisseur au volant de "la Fiat panda diesel, les guitares sur le toit".
Quelques
accords de guitare, les lumières s'éteignent, Thiefaine
entre sous un grondement sourd du public, aux anges.
Gibson accoustique, il regarde son public avec attention sur les accords de droide song.
Et c'est parti pour plus de deux heures de show, entrecoupé d'anecdotes, de souvenirs, de poésie.
Hubert parle et parle encore, de Rimbaud, de Brest, de Ferré qui est passé ici, à l'Espace Vauban.
Léo Ferré qui avait dit à Charles (le patron du Vauban) à propos de l'endroit : "Surtout, ne changez rien", Ferré dont on est sûr que l'ombre revient ici, de temps à autre.
Après les incontournables "Lorelei" et "La fille du coupeur de joints" repris en choeur par le public, Thiefaine revient, le temps des adieux.
C'est pur, c'est beau, c'est magique.
C'est Thiéfaine, c'est au Vauban et c'est nulle part ailleurs.