"There is a piano playing on the ocean floor between Havana and New Orleans, Drummin’ a requiem for the dead and the souls hanging on every poet’s prayer".
Calexico est allé enregistrer son nouvel album en Louisiane, comme un long traveling d’est en ouest, et chanter sous une autre lumière le bonheur ou la tristesse. N’allez pas chercher dans ce Algiers un quelconque folklore non, Calexico est allé trouver un nouveau son, une nouvelle frontière, plus européenne que mexicaine.
L’évolution du groupe est aussi marquée par une intensité, déjà présente sur Carried To Dust, renouvelée. Le groupe invoque les esprits, l’esprit de cette ville, et rajoute en plus la moiteur de La Nouvelle Orleans. L’eau, élément omniprésent dans ce disque, aussi bien l’océan que le Mississippi. Peut-être il n’est pas surprenant qu’Algiers, enregistré dans la plus ancienne paroisse de la ville ait absorbé une partie de cette humidité étouffante. L’éloignement, le voyage vécu comme une renaissance, et la possibilité pour le groupe d’approfondir et d’élargir sa pâte sonore sans compromettre son esthétique distinctive.
On y retrouve donc encore les trompettes de "mariachi" mais reléguées au second plan tout comme la pedal steel, mais sont toujours présentes ces mélodies tantôt délicates ou poignantes mais toujours aussi cinématographiques. La musique de Calexico porte aussi les traces du lien qui unit la nouvelle Orléans à Cuba, en de subtiles touches, au détour d’un rythme (guaguanco, comparsa), d’accords de piano, d’arpèges de guitare.
"There is a piano playing on the ocean floor between Havana and New Orleans, Drummin’ a requiem for the dead and the souls hanging on every poet’s prayer" oui Calexico joue pour l’âme…ou pour l'esprit. Et s'il faut encore s’en convaincre, on pourra écouter l’indispensable deuxième cd intitulé Spiritoso présent dans la version deluxe du disque. On y retrouvera en live certains titres d’Algiers mais aussi d’albums plus anciens comme Carried to Dust ou The Black light. En concert mais surtout accompagné des couleurs d’un orchestre symphonique, enfin employé efficacement, où le songwriting précieux de Burns et Convertino se reflète dans les timbres des différents instruments donnant à leurs chansons une dimension spectaculaire. |