D’origine peule (peul ? what is peul ? ça commence bien, si je ne comprends pas dès les premières lignes)... Voila ! Il y a des lustres et des lustres (plus encore, vu que Robert donne 5 ans = 1 lustre). Disons donc qu’il y a un certain nombre de siècles, une tribue nomade d’Ethiopie se dissémina un peu partout dans le monde, puis se sédentarisa. Ce sont les peuls. Et parmi eux, une grand-mère qui eu une petite fille choisissant Aissate comme nom de scène (et non Aissette qui veut dire marteau).
Bref, Aissette… hum, non, Aissate est née dans nos gauloises Vosges, de parents peuls, parlant peuls, culturés comme des peuls y tout y tout. Elle livre ici son troisième album : Mieux vaut rire… que pleurer ? Et oui ! En voila une qui a tout compris ! Parce que "Pleure, et tu pleureras seul, ris et tout le monde rira avec toi" disait un sage du soleil levant… Mais nous nous éloignons.
Il s’agit donc d’un petit bout (ou d’un grand bout) de femme avec sa guitare (pour notre plus grand bonheur), sa voix (mouais…) et ses idées (ok). Une grande naïve avec des envies de monde en paix. Mais une fois de plus, elle a raison. Je lui reproche seulement de ne pas avoir su en faire de la poésie. Autant sa musique est profonde, teintée de soleil et d’espoir, de la pop reggae pleine de prairies en fleur et de plages de sable fin, autant ses paroles rayent les décors musicaux. Quelques exemples édifiants :
Titre 8 : "Arrêtez". Refrain : "Arrêtez de nous prendre pour des fous, parce qu’on n’est pas des fous"…
Titre 4 : "Sans-papiers". Refrain : "Donnez des papiers aux sans-papiers qui n’ont pas de papiers"…
Titre 7 : "Change la donne". Refrain : "Change la donne, vis, change la donne, il faut changer la donne"…
Pffff… Aissatte milite pour les droits des sans-papiers, pour ces minorités qui n’ont pas la parole (elle ne doit pas regarder les JT la grande, vu que les minorités sont quasi les seuls à avoir la parole). J’exagère ? Certainement ! Mais poser des slogans de syndicalistes sur des musiques aussi colorées m’évoque de l’herbe coupée sur une tarte aux pommes
Et pourtant, elle milite plus loin que je ne l’ai jamais fait. Entre autres : elle a créé et participe à la Semaine de la Tolérance, élabore des projets culturels, monte des concerts dans des maisons de retraite, pour les vieux, pour les handicapés, pour les prisonniers… Les absents des salles de concert. A ces actions, non seulement le paradis lui est assuré, mais une certaine Térésa n’est pas loin, synonyme de cœur, de partage, et d’actions pour faire avancer le monde.
Finalement, d’une chronique musicale un peu cynique, j’en viens à admirer cette femme courageuse et militante active. Et du coup, plus musicaux qu’une CGT enragée, ses textes sont à chanter là où on se trouve, juste pour continuer son action, répandre en musique les choses à changer… Juste bravo Aissate !
|