Suzy White Pills sera-t-il l'album qui fera sortir du bois la petite meute de Lafayette ? Le groupe créé en 2007, quatre barbus et une forte femme (Nathalie Loriot : air vorace, pantalons de cuir, perruque 18ème sur peau noire) était resté quelque peu dans l'ombre à la sortie de son premier album Rock you en 2010. La mouture 2012 envoie de la bonne énergie rock et laisse présager le mieux pour eux.
Le CD s'ouvre sur un morceau très léché, avec un parfait équilibre des instruments sur "Smoke through my door". La voix de Nathalie Loriot part dans des ondoiements à la Siouxsie Sioux ; un univers s'ouvre qui renvoie à de l'excellent vieux rock sans jamais tomber dans la nostalgie. Après cette très plaisante ouverture qui reste bien collée aux oreilles, on embraye sur le single "5 of them in a gang", et on a tout de suite la confirmation qu'on va prendre vraiment plaisir à écouter cet album. La piste laisse monter un son rock à la fois puissant et subtilement retenu, juste comme il faut.
Sur "Beat searchers" la composition tombe un peu dans la facilité, en dépit d'un riff très plaisant. Mais soyons honnêtes, on est quand même un peu contents de revivre nos années 90 facon Dolly. L'androgynie méchante des voix mêlées (Nathalie Loriot est en duo avec José the Wasteman, ex Firecrackers) rappelle aussi de bons souvenirs de Marilyn Manson... On se sent chez soi.
Vient alors la chanson titre "Suzy White Pills", avec le même type de construction, alternée de moments calmes et de temps plus énervés, et un soupçon de saturation dans la guitare qui donne envie de se secouer la tignasse.
Sur "Plexibass" on change de registre. Nathalie Loriot donne dans le velouté bluesy, ce qui tombe un peu comme un cheveu sur la soupe en plein milieu de tous ces morceaux bondissants : c'est comme qui dirait la pause clope de l'album.
Sur "Roadworn" les affaires reprennent et les amplis crachent bien : une batterie joyeusement rythmique, et un bridge qui tombe à pic. La fin de l'album est du même acabit, avec une petite surprise sur la derniere chanson, "Rick is here". On renifle un petit parfum dirty soul qui fait envie. Invitation parfaite à suivre le devenir du groupe.
En conclusion, c'est une belle découverte. Lafayette propose un album rock très réussi, bien produit, avec de bonnes mélodies et un son plus généreux que la majorité des nouveautés du moment. A écouter !
Lafayette est en concert à Paris, à la Boule Noire, le 31 octobre et à La Péniche à Lille, le 22 novembre.
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