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puce Magma & le Metälïk Orkestra
Théatre Raymond Devos  (Tourcoing)  mercredi 24 octobre 2012

Nous sommes allés voir Magma au théâtre Raymond Devos. Cette phrase, à première vue anodine, réunit à elle seule deux univers différents si ce n'est opposés. Car si celui qui accueille ce soir a toujours bénéficié d'un sacré sens de l'humour, celui qui est accueilli n'a rien de comique. Autant le dire franchement, c'est du sérieux... puisque de toute façon Magma fait partie de ces rares groupes, si ce n'est le seul, qui a toujours opéré tel un vaisseau spatial dans une galaxie lointaine, très lointaine, au demeurant de tout autre univers, à 20.000 cieux sous "Vander".

En 1970, à la sortie de Kobaïa, premier et mystérieux chef-d'oeuvre de cet incroyable combo, l'on pouvait lire sur la sectaire et démente klapp cover : "Terre ! Tu n'es déjà plus qu'un oubli". Difficile de mieux résumer l'insondable soirée qui nous fut présentée ce soir.

Tout est une question de lévitation. D'ailleurs, alors qu'il prenait l'avion pour la première fois, un ami me confiait secrètement qu'il apparentait cela à la première écoute d'un disque de Magma. Il n'avait pas tort. Tout est une question de trip, d'espace, de décollage, d'atterrissage, de turbulence, le voyage est mouvementé, en mouvement perpétuel. Si Magma est un groupe culte, c'est d'une part, comme on le disait plus haut, car son univers est intouchable, imparable, et toujours resté fidèle à certains établis à la limite du métaphysique. Mais surtout car cela a donc toujours été une musique échappatoire pour grands malades sereins, consciente et ouverte.

Magma a toujours défié le temps et l'hyper-espace comme personne, au point d'inventer sa propre langue, le kobaïen, et sa propre musique céleste, la musique Zeuhl. Qui peut se vanter aujourd'hui d'un tel exploit dans un quelconque domaine ? Personne, à part Christian Vander, véritable cerveau de l'engrenage.

Le concert de ce soir était en deux parties. La première était parfaitement ancrée dans le cadre du "Tourcoing Jazz Festival", puisque Magma interprétait son avant-dernier album Ëmëhntëhtt-Rê (datant de 2009) avec le DPT Jazz (renommé Metälïk Orkestra pour l'occasion) de la ville qui l'accueille.

On retrouve donc 34 personnes sur scène, et l'on quitte directement la Terre depuis le théâtre surchauffé où nous sommes, où tout est bouillonnant. Rien ne sera donc terrestre pendant les quasi trois heures de concerts qui nous attendent, mais sera bien dans le domaine de "l'extra".

L'orchestre par intermittence est bon, mais semble finalement superflu par rapport à l'énergie déployée par Christian Vander et son groupe composé de Stella Vander, Isabelle Feuillebois et Hervé Haknin au chant, de Philippe Bussonet à la basse, de James Mac Gaw à la guitare, de Bruno Ruder au Fender Rhodes, et de Benoît Alziary aux vibraphones.

Tout est épique, héroïque, chaque mouvement de chaque pièce d'une densité ahurissante. Christian Vander est, encore une fois, derrière ses fûts d'une finesse incroyable.

Son corps est constamment en transe à part ses deux bras qui mènent le tout à la baguette. Il ne lâche pas le bassiste du regard, et martèle sans relâche avec une précision magistrale. Chaque note est voulue, éclate de la manière qu'il faut.

Autour tout le monde est incroyable et cela se confirme de plus belle lors de la deuxième partie. L'on nous présente maintenant le dernier album en date Félicité Thösz (2012) aux accents plus pop, une première chez Magma, suivi de "Rïah Sahïltaahk" (extrait de l'album 1001° Centigrades de 1971), où l'on nous clame en Kobaïen "Reugh dusz dün, loï dusz glao, Raïtah dusz tendiwa" (Mange ton coeur, bois ton sang, brûle ton âme).

Hervé Haknin nous présente la suite en nous parlant du plus célèbre des Kobaïens, et reprend l'un des thèmes phare de Kobaïa avant de repartir sur quelque chose d'inédit. Car Christian Vander, et ce depuis 10 ans, poursuit son oeuvre et essaie d'aboutir son travail. En effet, certaines histoires de la mythologie kobaïenne ont été savamment laissées pour compte lors de leurs créations avant d'être expliquées dans les productions plus récentes de Magma.

Le concert se soldera donc sur cette nouvelle pièce où chacun ne forme plus qu'un avec les autres, formant une masse sonore des plus organiques. Tout le monde est incroyable de technique et joue au millimètre près. S'il est impossible pour un être humain d'aller plus vite que la musique, les kobaïens en sont pourtant capables. Mention particulière à Vander, bien évidemment, et aux supersoniques bassiste et vibraphoniste, d'une rapidité déconcertante produisant un mur sonore interstellaire, aussi puissant qu'un purgatoire enflammé aux rythmes des coups de fouets de l'enfer et des coups de pelles dans la tombe, qui n'en finissent plus de creuser les sillons de nos oreilles pourtant averties qui ne sortiront pas indemnes de cette messe sombre grandiloquente mais jouissive, à en effrayer les cavaliers de l'Apocalypse de douleurs violentes.

Le rideau se baisse devant une standing ovation alarmante, mais rassurante car il faut bien l'avouer, voir milles personnes acclamer un groupe aussi "étrange" que Magma pendant quasi dix minutes rassure... Il reste un endroit où aller... Ho Kobaia !

 

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Magma en concert à Oeno Music Festival #2 (édition 2015)
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En savoir plus :
Le site officiel de Christian Vander
Le Myspace de Magma

Crédits photos : Cédric Chort (Toute la série sur Taste of Indie)


Sam Nolin         
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