Great Mountain Fire est un groupe de pop rock belge dont le premier album Canopy est sorti cette semaine en France ; il était sorti en Belgique en mai 2011, c'est autant de temps perdu pour nos oreilles.
"Pop rock belge" : tout est dit, rien n'est dit.
Le tout : une musique décomplexée et inventive, des influences très diverses et assumées.
Le rien : ce tout est un éventail démesuré qui peut donner naissance à bien des possibles.
Alors ces belges-ci, ils ont pris l'éventail et se sont fait une couronne de fleurs-flower power, un collier de coquillettes eighties, les anneaux de Saturne et encore un hula hoop coloré qui donne le tournis. Ils sont très efficaces.
Ça nous donne une galette courte (35'42) mais pas compacte, qui se déploie entre des échos de Gainsbourg (sur le très doux et pluvieux "It's alright"), des déhanchements funcky, des accents de Phoenix (de longs à-plats d'intrumentations synthétisées, un petit quelque chose dans la voix du chanteur), et des chromosomes en commun avec pas mal de groupes actuels qui font dans le chant polyphonique sans partir dans un lyrique déplacé. Sans oublier d'ajouter à ces écarts temporels une géographie doucement azimutée avec de-ci de-là des gammes asiatiques (le dépouillé "Swans") et africaines.
Le groupe, qu'apporte-t-il à tout ça ? Il s'assied au sommet des arbres, goûte à tous ces fruits de diverses essences, et crée un album mutin parfois, joyeux souvent, intelligent toujours. Des titres qui sont autant d'hymnes à l'audace. Gageons que la maturité sera du plus bel effet sur leurs opus à venir.
La montagne brûle, allons-y réchauffer nos corps transis au son de cette musique résolument moderne, et si nous y brûlons, que ce soit dans l'allégresse ! |