Monologue dramatique de Nicolas Birkenstock interprété par Marjorie Lhomme dans une mise en scène de Gwendoline Rothkegel.
Dans sa loge avant de monter sur scène, alors que l’heure du concert approche et qu’on la réclame de toute part, Pénélope parle. Elle dit tout de sa fulgurante ascension qui l’a vu passer de chanteuse d’un groupe de lycée au statut de star de la pop en un temps record.
Le texte de Nicolas Birkenstock nous plonge dans l’ambiance des années 80. Il y dépeint avec brio et cruauté le milieu du rock. Les compositions de Philippe Zavriew, chansons pop acidulées interprétées avec talent par la comédienne elle-même et parodiant cette époque, sont un adroit mélange de Niagara et de Luna Parker, des groupes qui ont marqué l’empreinte musicale des eighties.
Avec beaucoup de présence, Marjorie Lhomme compose avec engagement et sincérité ce personnage de Pénélope et tient la scène comme une vraie rockeuse. Elle bouge bien, a l’énergie qu’il faut et mange l’espace comme une véritable bête de scène. Elle est plus que crédible donc dans ce personnage aux contours flottants dont on accumule un à un les indices sur la vie.
On est donc porté par ce récit truffé de références, cette autobiographie d’une chanteuse dont on ne saisit pas immédiatement ce qu’elle a pu traverser. Le timbre de voix et quelques expressions de Marjorie Lhomme font inévitablement penser à une autre idole de la chanson devenue vedette trop vite elle aussi et dont le nom, ce n’est certainement pas une coïncidence, est dans le titre.
En tout cas, "Sale paradis", qui ménage son lot de suspens et d’émotion jusqu’à la fin, est diablement bien fichu et sort sans aucun doute des sentiers battus. |