Après
13 ans de carrière et avoir, notamment, participé
à deux BO (Roméo+Juliette
en 97 et The Dancer en 2000), Stina
Nordenstam livre le successeur de „This
Is“ dans lequel on avait pu la découvrir en
duo avec Brett Anderson (chanteur de
Suède). Et c’est un vraie
bonne nouvelle .
The World is saved, 6ème
album de Stina Nordenstam, se déguste comme un road movie
hallucinant. Une sorte de "Paris-Texas" en disque ; ou
alors Bufallo 66, bien calé(e) à l’ombre de
Christina Ricci et du christique Vincent Gallo, sans oublier Ben
Gazarra. Ouais, ouais j’en rajoute dirons certains eh bien,
vous n’êtes pas bout de vos peines si cette pensée
vous effleure ! Je n’aurai, ici, de cesse que vous courriez
acquérir cet album. Tenez-le vous pour dit !
En route donc, pour un voyage au pays de Stina. Et pour la première
fois c’est littéral : enregistré en Suède,
à Stockholm, avec des musiciens du cru, on pourrait croire
que la belle Stina fait une pause. Que nenni. Une expérience,
plutôt. Voire un paradoxe : le pointillisme au pays où
la nuit dure des lustres, quand c’est pas le jour qui refuse
de se coucher !
Or donc, chaque étape du voyage (je poursuis la métaphore
cinématographique ; comprenez : chaque morceau) c’est
moins qu’un instant de vie, c’en serait un lambeau,
arraché au quotidien ou bien entêté à
s’accrocher à la mémoire. C’est doux,
chaud ou triste à mourir et des fois tout en même temps.
Stina Nordenstam a la voix qui berce pour mieux s’installer
dans vos oreilles et ne plus vous quitter. Les ambiances électro
se parent de cuivres désespérés ou de violons
apaisants. Tentez "Parliament Square"
pour sentir la pollution et la pluie londonienne, trouées
par la chute de bombes sur le Whitehall, puis poursuivez vers les
Iles Caïman, "From Caïman Island
with love", où vous ne voudrez jamais mettre
les pieds et achevez le voyage avec "The
end of a love affair", dont, oui, chacun se remettra,
encore plus vide qu’avant.
Et la seule envie qui reste, c’est remettre le disque au
début, pour repartir. Un tour de force dont la douceur ensorcelle.
Voilà c’est comme ça.
Bon, je compte sur vous pour ne pas avoir fini cette crotique et
avoir pris vos jambes à votre cou pour courir chez votre
disquaire.
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