La découverte d’un artiste tient parfois à peu de chose. Et même si Mac DeMarco est la coqueluche du mois des bloggeurs, c’est grâce aux conseils de Zachary Cole Smith que j’ai écouté ce disque. Et sincèrement je peux le remercier ! Il faut dire que le chanteur de DIIV partage avec le Canadien, en plus de la jeunesse et de la fraîcheur, le même label. Et pas n’importe lequel puisque c’est Captured Tracks. Pour ceux qui ne connaissent pas encore le label de Brooklyn fondé par Blank Dogs, rappelons juste qu’il héberge nombre de pépites comme Wild Nothing, Chris Cohen, Woods ou The Soft Moon…
Pour en revenir à DeMarco, disons que la pochette de son premier véritable opus parle d’elle-même. Le Canadien y pose à la cool, guitare en bandoulière et grand sourire narquois aux lèvres. Tout y est : l’indolence, la guitare omniprésente et l’humour acerbe. On l’imagine bien au fond de la classe près du radiateur, épuisant blagueur, Pavement ou Ariel Pink dans les oreilles.
Enregistré à la maison, de manière détendue et presque intégralement seul, souvent avec spontanéité, 2 est un condensé de pop, rock garage lo-fi minimaliste. Attention chez DeMarco, minimalisme ne rime absolument pas avec austérité, bien au contraire nous avons plutôt affaire ici à une explosion mélodique et à une certaine science du songwriting. Une maîtrise de la musique et de l’ironie, "Ode To Viceroy" ou "She’s Really All I Need" en sont de parfaits exemples, au service de titres transpirant d’honnêteté et de sincérité.
Mac DeMarco est le parfait beautiful looser, le petit génie qui véhicule beaucoup de chose en employant le minimum de moyens, laissant traîné son phrasé couler doucement, plus chantonnant que réellement chantant. Ou comment faire de la nonchalance musicale un art majeur. |