Réalisé par Srdjan Dragojevic. Hongrie/Serbie/Croatie/Slovénie. Comédie. 1h55. (Sortie 16 janvier 2013). Avec
Nikola Kojo, Milos Samolov, Hrisitina Popovic et Goran Jevtic.
"Hénaurme" avec un grand "H"..
"La Parade" de Srdjan Dragojevic ne concourra pas dans la catégorie "finesse". Ce n’est pas un film allégé en rires et en matières grasses. Peu de chances que quelqu’un emploie à son égard le terme "subtilité".
Pour enfoncer le clou, on affirmera qu’il y a quelque chose de "belge" dans " La Parade", qui n’est pas sans rappeler les films de Benoît Délépine et Gustave Kervern. Tiens, on y verrait même bien des gros morceaux de Depardieu, comme dans "Mammuth".
Eh oui, c’est "Hénaurme", une histoire qui raconte comment des gros bras tatoués multiconfessionnels et multiethniques, une bande de salopards (qui n’ont pas besoin d’être douze) nostalgiques des sanglants étripages balkaniques, se retrouvent à protéger la Gay Pride de Belgrade des agissements des skinheads.
Un film oxymore en quelque sorte : les rois de l’intolérance politique et raciale au service de la tolérance sexuelle. Et tout ça dans la bonne humeur !
Évidemment, le "D" de Dragojevic a peu à voir avec le "D" de Dreyer et sa manière de filmer est aussi foutraque que son scénario. Mais cela n’est pas grave du tout : le contenu sauve le contenant, le jeu des acteurs, aussi chargé que le chargeur de leurs tromblons, magnifie la vulgarité extrême de bien des propos.
On est là en présence d’un cousin serbo-quelque chose des frères Farrelly, d’un cinéaste qui, s’il sait aller encore plus loin dans le mauvais goût, pourra faire une carrière pareille à celle que faisait Almodovar avant que le bon Pedro ne sombre dans la respectabilité, obnubilé par cette palme d’Or qu’il n’obtiendra jamais.
Pour l’heure, s ‘il est un défilé auquel il faut participer, c’est bien celui de "La Parade" de Srdjan Dragojevic.
N’hésitez pas : allez manifester votre gaieté en participant à ce premier vrai éclat de rire made in 2013 ! |