Après l'orage, la main bandée avance vers un lointain ensoleillé. Interrogerait-elle une allégorie de la mort ? C’est pourtant un thème qui hante le nouvel album de Mina May.
Après l'orage, il y a ce frénétique Everything Was Beautiful and Nothing Hurt, l'orage de la création, puis de l'enregistrement, réalisés en quelques mois, dans les studios de Montréal
Après l'orage, il n'en reste pas moins un climat oppressant, fait de claquements de batterie, et de frappes de guitares. Les notes de clavier se déchaînent, sans cesse en train de tournoyer dans les oreilles. Imaginez des nappes de mélodies qui vous envelopperaient dans une sorte de bulle tapageuse.
Après l'orage, il reste cette voix, nasillarde et criante. Comme si elle n’avait cessé de chanter, elle s’égosille parfois, comme possédée.
Mina May est un rock psychédélique qui n’est pas d’emblée facile à suivre. L'architecture musicale complexe n'y est pas pour rien. De titre en titre, les rythmes destructurés déstabilisent. L'atmosphère pèse, sorte de brouhaha électrique dérangeant. Le groupe suit pourtant un fil rouge démentiellement construit, mais qui nécessite de la concentration.
Bref. Après l'orage de la première écoute, puis la deuxième et la troisième, il y a l’écoute plus sensible de Mina May : Eurêka ! Après l’orage et ces nappes de notes électriques, il y a ce rock complètement déjanté qui mérite d’être suivi avec curiosité. |