Monologue écrit par Dominique Chryssoulis, mise en scène de Elisabeth Commelin, avec Estelle Bonnier Bel Hadj accompagnée par le musicien Patrick Boukobza.

Un modèle qui, dès qu’elle le regarde, les yeux pleins d’étoiles, lui donne un sentiment de liberté et accroît son envie d’indépendance.

Cette liberté, elle la retrouve en s’inventant des histoires et des personnages. D’abord pour elle, puis dans un cours de théâtre. Alors commence un chemin pour devenir artiste elle aussi.

"Saltimbanque" dira sa mère (faire du théâtre ça n’est pas digne, ça n’est pas bien). Et pourtant, l’envie est trop forte. Alors ce mot magique devient son étendard et elle le revendique : elle sera Saltimbanque !

Sur les jolies mélodies que joue Patrick Boukobza sur scène, humble et discret, Estelle Bonnier-Bel Hadj fait vivre avec émotion et grâce le texte magnifique de Dominique Chryssoulis dont elle a elle-même initiée l’écriture suite à un stage au Cirque Romanès. Un texte qui dit le désir de se construire, l’amour du cirque et du théâtre. Une ode à la création artistique.

Avec un savoir-faire impressionnant, Estelle Bonnier-Bel Hadj nous capte immédiatement et, en équilibre sur les mots forts de Dominique Chryssoulis, fascine de sa parfaite diction et de sa finesse de jeu.

Elle interprète avec rythme et une grande fluidité Eve et tous les autres personnages sans qu’on ne perde jamais le fil. Remarquablement mis en scène avec sobriété par Elisabeth Commelin, "Saltimbanque" nous tient comme dans un rêve dont on ne s’échappe qu’au moment des saluts.

Un très beau travail réussissant l’alliance d’un texte poignant, d’une direction d’actrice précise et d’une splendide comédienne qui méritent les remerciements enflammés du public.