C'est à Marc Desse et à son groupe que revient l'insigne honneur d'ouvrir pour Aline au Café de la Danse. Or les marseillais, nouvelle coqueluche de la scène française, à la fois branchés et populaires, sont attendus de pied ferme par le public parisien.
Marc Besse, comme Aline, baigne dans les années 80. Pas dans un revival nostalgique, mais par le goût des mélodies efficaces et de l'énergie. Chez Marc Besse, l'influence est plutôt à chercher du côté des Stranglers, avec des synthés période Feline. Man in black, Marc Besse pousse le souci du détail à porter le perfecto.
"Acte manqué", avec sa mélodie accrocheuse rappelle Taxi-Girl dans les arrangements ou les guitares à la "Just like heaven" de Cure. "Vidéo Club" creuse le sillon de la chanson d'amour triste. Le chant de Marc Besse s'identifie rapidement par la voix terminant sur les aiguës en fin de vers. La base rythmique, avec une Eugénie androgyne à la basse, n'est certes pas composée de poètes, mais ils sont là quand il faut. Quant au guitariste, il assure. Marc Besse et ses musiciens ont donc réussi à s'imposer, à faire bouger et à chauffer le public.
C'est, après un court entracte, aux 5 garçons de rentrer sur scène. Le concert commence comme l'album avec une version vitaminées des "Copains", et déjà le public danse, applaudit, crie. En ouverture de "Maudit Garçon", le riff proche de "Dancing with myself" de Billy Idol, fait des merveilles.
Avant "Deux hirondelles", Romain dédit la chanson à ses filles dont il est le "papa ours". Cette dernière remarque lui fera ajouter qu'aucune intervention micro n'est préparée. Pour "Je bois puis je danse", le quintet est rejoint par Serge "The crazy bongo man". Durant le break, la basse de Romain Leiris fait de nouveau hurler le public.
L'accueil du public est exceptionnel. Groupe ancient, solide, qui a roulé sa bosse, sa notoriété auprès du grand public s'est pourtant construite en quelques semaines. La prévente des billets a commencé doucement, avant que les derniers sésames ne s'arrachent en quelques jours. Tout comme cet engouement soudain, les réactions extrêmes du public confronté au tube du groupe étonnent mais ravissent une partie du public composée de vieux briscards des salles de concerts parisiens.
Dans "Obscène", les effets voix à la Smith restent moins maîtrisés que ceux de Morrissey, à la limite parfois du faux. Mais l'énergie de la chanson est excellente. "Je suis fatigué", morceau historique des Young Michelin (le nom précédent du groupe, obligé de le modifier suite à la demande insistante et juridique de la firme auvergnate) connaîtra aussi le même accueil enthousiaste alors qu'il est pourtant moins connu que les autres morceaux du set. Sur "Elle et Moi", le public tape dans les mains. L'ambiance ne retombe à aucun moment.
En rappel, c'est "Tout est dit" de Jean-Louis Murat qui est interprété. La version est fidèle mais le choix surprenant tant l'univers d'Aline et celui du cantalou sont à mille lieux. En ultime rappel, le groupe interprètera une seconde fois "Je bois et puis je danse" devant un public ravi.
Suite à ce Café de la Danse rempli, le tourneur d'Aline a rajouté une seconde date parisienne dans une seconde salle plus grande dans les mois à venir. Devant la réaction du public, mais surtout devant l'énergie proche de celle des buzzcocks que dégage le groupe, on ne doute aucunement que l'ambiance sera de nouveau au rendez-vous. |