Drame d'après l'oeuvre de Shakespeare, mise en scène de Pascale Nandillon, avec Séverine Batier, Serge Cartellier, Alban Gérôme, Myriam Louazani et Sophie Pernette.
"La vie est une fable pleine de bruit et de fureur qui ne signifie rien": tel est le constat d'un Macbeth accablé à la fin de la pièce de Shakespeare.
Écrasé par la prophétie des trois sorcières qui l'annonce roi sans descendance, il subit son destin: il est couronné Roi. Elles prédisent à son ami Banco que ce sera lui qui engendrera les futurs rois.
D'une vie d'harmonie, de camaraderie, de vassal, Macbeth bascule dans l'horreur des homicides, de la paranoïa, de la folie. Sa femme est une araignée qui lui grignote l'esprit.
Assoiffée d'ambition, sans scrupules elle refuse le futur de la prophétie des sorcières. Elle maquille la folie naissante de Macbeth, heurtant sa virilité vacillante. Macbeth n'a pas, il est vrai, le charisme des souverains qui se croient Dieu sur terre... il est un pauvre pantin perdu, qui se prend en pitié, un halluciné qui ne dort plus.
Pascale Nandillon crée une mise en scène qui s'inspire du kabuki, théâtre japonais: les costumes de lourdes étoffes, les maquillages de craie blanche, les corps à corps des deux comédiens Serge Catellier (Macbeth) et Alban Gérôme (Banco).
Une sorte de dévoilement outrancier des ressorts du pouvoir, des femmes -sorcières qui tiennent les vies des mâles dans leur ventre. Elle met autant en avant la tempête des combats politiques que la fureur des corps traversés.
Ce spectacle en tension est servi par des comédiens (Séverine Batier, Serge Catellier, Alban Gérôme, Myriam Louazani, Sophie Perenette) qui incarnent au plus près de la peau la folie des personnages de Shakespeare qui oscillent entre majesté et défaite avec une même démesure.
La proposition de Pascale Nandillon aurait probablement gagnée à être resserrée sur le travail des comédiens, en évitant certaines répétitions. "Macbeth Kanaval" n'en gronde pas moins, des échos des tyrans tombés de l'histoire contemporaine. |