Drame d'après l'oeuvre de Shakespeare, mise en scène de Pierre Dumond, avec Aloysia Delahaut, Coralie Hoareau, Tristan Oudar et Miguel Angelo Canelha.
Monter "Roméo et Juliette"… La foule des comédiens costumés, les décors, les effets, le public enfermé pour des heures d’extase… Pouce !
Ils sont quatre, jeunes, la compagnie est pauvre, la couturière est morte, le tissu cher, les lumières orphelines de projecteurs, la salle, pas Chaillot, mais il y a le feu sacré du Théâtre qui pourrait embraser ces mots jamais refroidis du plus grand des dramaturges.
Vérone, les Capulet, les Montaigu, la nourrice complaisante, Mercutio le terrible, l’Eglise, et les deux amoureux de tombeau, voués à l’immortalité et à la légende. Tout est là. "Il était une fois Roméo et Juliette". Avec des accessoires, quelques raccourcis - intelligents - et des diables de comédiens doués et convaincus.
Le comédien jouant Roméo se prénomme Michel-Ange (mais oui !) de son nom complet Miguel-Angelo Canelha, Juliette, port de danseuse, c’est Aloysia Delahaut, Coralie Hoareau joue plusieurs rôles, parfaite en nourrice bonasse et bienveillante. Il y a une alternance avec Pierre Dumond, Laura Issad, Valentine Bellone et Thomas Justine.
Mais la révélation, c’est Tristan Oudar, sombre Mercutio, impénétrable Frère Laurent, inénarrable Lady Capulet, terrible, drôle, acrobate, incroyablement prometteur (il joue aussi dans "Jonas").
Il y a bien sûr quelques maladresses de mise en scène, quelques travestissements qui coincent, mais ces jeunes gens arrachent l’admiration par leur vigueur, leur talent, la qualité de leur diction, leur sens de l’occupation de l’espace.
L’émotion, l’esprit de la pièce, rien, vraiment, ne manque. La jeunesse a bien du talent. A vérifier d’urgence ! |