Texte de Victor Hugo dit par Christine Guênon.
L'histoire de Gwynplaine, enfant défiguré par les "comprachicos", fabricants de monstres de foire et de bouffons pour l'aristocratie anglaise du 17ème siècle, héros du roman "L'homme qui rit" de Victor Hugo trouve naturellement sa place dans le cycle "Bourreaux d'enfants" proposé par le Théâtre de l'Aquarium dans le cadre d'une programmation annuelle consacrée à la thématique de la transimission et de la filiation.
Et c'est la comédienne Christine Guênon qui donne à entendre des extraits de cette épopée fleuve au souffle haletant, à la fois roman d'aventure au romantisme noir et roman philosophique, fresque baroque, mélodrame manichéen et plaidoyer politique du chantre des humbles et des innocents écrasés par le destin et l'iniquité sociale qui brosses des images grandioses et grandiloquentes dont la lecture n'engendre pas la demi-mesure.
Pour Christine Guênon, l'admiration et la passion l'emportent pour tenter, et réussir par son engagement, le challenge de la porter sur scène et nourrissent ce spectacle dont elle est le seul maître d'oeuvre.
Dans une mise en espace minimaliste, sans décor et sans costume, seule en scène dans la position du conteur immergé et inspiré dans la flamboyante prose hugolienne, elle en livre, au travers de l'incarnation, des morceaux choisis qui naviguent entre réalisme naturaliste et lyrisme révolutionnaire.
Bien évidemment, le spectateur attend de voir la représentation physique de "l'homme qui rit". Il viendra conclure le spectacle, en pourpoint, le sourire de joker dessiné par un élastique, avec le discours devant la Chambre des Lords, poignant plaidoyer humaniste de celui qui est devenu le Lord des pauvres. |