A s'en tenir à la page de couverture avec son amusante illustration en page de garde, les "Chroniques de New York" peuvent faire croire à des récits littéraires sur la vie d'habitants de la ville à la manière des chroniques de Los Angeles de Armistead Maupin ou à des délires humoristico-girly pour magazine féminin.
Or, il n'en est rien comme il ressort de quatrième de couverture dans laquelle elles sont présentées par l'éditeur comme un utile vademecum pour réussir un séjour new yorkais.
Mais qu'on ne s'y trompe pas davantage car il ne s'agit pas d'un guide du routard.
En effet, d'une part, leur auteur, Cécile David-Weill, héritière d'une dynastie financière qui vit à New York, n'est pas une baroudeuse abonnée du Vieux Campeur.
D'autre part, son opus opère une compilation de billets originellement publiés sous le titre générique de "Lettres de New York" dans un magazine hebdomadaire d'information générale à destination d'un lectorat élitaire, plus précisément Le Point fondé et conçu pour les cadres urbains d'un niveau d'éducation, de responsabilité et de revenus élevés et les professions libérales afin de proposer "une publication utile à leur vie sociale et professionnelle, et qui les confirme dans le sentiment d'appartenir à une élite".
Ces chroniques sont donc conformes, dans le fond comme dans le style, à la ligne éditoriale conservatrice et libérale du magazine et ne s'adressent pas vraiment au vulgum pecus, sauf éventuellement à ceux qui veulent rêver et croient à l'ascenseur social, mais aux touristes dont le budget vacances n'est pas entamé par la crise et aux candidats à l'exil doré.
Au sommaire, les affres des nantis confrontés au divorce à l'américaine, les mérites comparés et adresses des restaurants huppés, les contraintes de la copropriété dans les immeubles des beaux quartiers, l'enfer des incontournables galas de charité, le coût conséquent des écoles privées et quelques appartés plus prosaïques sur l'envers du décor telle l'infestion de punaises et l'esprit inventif américain avec le spinning qui fait suer en choeur ou les "food trucks" mobiles qui sillonnent la ville.
Dernière "lettre" en date de Cécile David-Weill consultable sur le site internet du Point : "Aimez-vous le Mark ou le Carlyle ?" consacré à la rivalité entre deux hôtels cinq étoiles de l'Upper East Side.
|