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puce La pendue de Londres
Didier Decoin  (Editions Grasset)  mai 2013

Didier Decoin aime raconter des histoires articulées autour du destin tragique des femmes violentées et, comme souvent la réalité dépasse la fiction, se délecte du genre du fait-divers romancé qui, s'il n'est pas nouveau, connaît un engouement sans précédent.

Après "Est-ce ainsi que les femmes meurent ?", consacrée à l'affaire Kitty Genovese dont le meurtre sauvage au pied de son immeuble avait ébranlé la conscience collective américaine dans les années 60 en stigmatisant la passivité coupable des témoins, voici "La pendue de Londres".

La pendue de Londres c'est Ruth Ellis, dont la condamnation à la peine capitale pour l'assassinat de son amant suscita la mobilisation active mais vaine des abolitionnistes et qui, en 1955, fut la dernière femme exécutée par pendaison en Angleterre. Elle avait 29 ans.

Didier Decoin entreprend de raconter sa vie dans le cadre d'un récit croisé avec celui de la vie d'Albert Pierrepoint, officiant en tant que bourreau, qui, en marge de son activité d'exécuteur en chef, bon mari homme sans histoire, menait une vie paisible et ordinaire de tenancier de pub.

Ce procédé lelouchien est judicieux car il tend à muscler, par ses apartés sur la psychologie du bourreau dépourvu d'état d'âme, soucieux de bel ouvrage et satisfait du devoir accompli, une histoire qui s'avère un pur mélo avec pour héroïne le prototype de la victime féminine prise, entraînée dans une spirale infernale de la "fille perdue".

Tout commence mal avec un père violent, alcoolique et incestueux. Au milieu des années 40 à Londres, jeune fille sans instruction, sans métier et sans travail, déjà chargée de famille, un fils né d'un amour illusoire avec un militaire canadien (ces soldats des forces de libération stigmatisés par l'auteur : "... ces hommes qui s'étaient comportés à la fois en héros vis-à-vis de leur patrie, et en individus parfaitement abjects envers des milliers de femmes"), elle rêve de devenir une star de cinéma dont elle a déjà adopté le look platiné de blonde fatale.

Jolie, elle plait aux hommes et le sait. Alors elle mise sur son physique, qu'elle entretient de manière maniaque, pour trouver du travail acceptant de poser pour des photos dites de charme qui la conduit à devenir directrice de club avec des "extras" bien rémunérés.

Un travail rémunérateur qu'elle accomplit en connaissance de cause tout en étant consciente de n'être qu'un bien de consommation ("... dans les parties fines dont elle était l'invitée d'honneur, c'est-à-dire le mets principal, la volaille troussée, le crustacé ébouillanté, le poisson tronçonné, le légume poêlé à vif...").

Dans sa vie privée, des hommes alcooliques et violents qui sont la réplique de la figure paternelle. Comme elle conserve néanmoins un coeur de midinette, elle s'amourache d'un jeune et beau dandy coureur automobile sans le sou qui a le même profil et violent et qu'elle tuera par jalousie après la rupture suscitée par un projet de mariage avec une héritière.

Plein d'empathie pour un personnage qu'il érige en héroïne tragique, Didier Decoin milite ardemment pour la cause des femmes victimes de la brutalité des hommes.

Intitulé roman sans être une pure fiction, tendant au roman-document dans la mesure où l'histoire de Ruth Ellis a été très médiatisée en son temps puis largement exploitée, brouillant la frontière entre la réalité et la fiction, l'intérêt de cet opus tient essentiellement au talent conteur d'un auteur blanchi sous le harnais.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :
La chronique de "Est-ce ainsi que les femmes meurent ?" du même auteur


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